Prodige : à seulement quatorze ans, Israël Masanka publie sa première BD

La première fois qu’il a eu en mains un exemplaire de sa BD, c’était l’euphorie. « J’ai ressenti de la joie, parce que je ne croyais pas qu’un jour cela se ferait. Je pensais que mes planches et mes dessins allaient rester pour moi à la maison, mais j’étais frustré par cette idée. J’ai d’abord commencé à montrer mes dessins à mes collègues de classe qui ont apprécié. Avant j’avais peur de l’opinion des autres, mais quand j’ai vu la réaction de mes amis qui m’encourageaient, disaient que c’était bien et que j’étais le seul à trouver cela mal alors que c’était beau. Alors, je me suis lancé », affirme Israël Masanka.

Le jeune élève décomplexé du collège Saint-Joseph-Élikya a une définition toute simple de la BD, qu’il compare à un « roman en images ». Haut comme trois pommes, Israël Masanka ne manque pas d’amuser ceux qui l’écoutent évoquer ses débuts dans le dessin, soulignant que la passion l’avait gagné encore petit. Si au départ, le tout jeune bédéiste se contentait de dessiner, c’est à force de regarder les dessins animés que l’idée lui est venue de « faire des dessins qui parlent », explique-t-il aux Dépêches de Brazzaville. Cette pratique, Israël Masanka l’expérimente depuis l’école primaire. « J’ai commencé à créer des bandes dessinées en quatrième primaire et comme maintenant je suis en troisième littéraire, ça fait cinq ans de carrière en bande dessinée », confie-t-il.

Sa toute première BD réalisée aux alentours de neuf ans il l’avait intitulé Ultimate Hero. Et d’expliquer le titre inspiré des jeux vidéo de la sorte  : « Ultimate Hero parle du héros que chacun attend. Tout le monde a besoin d’un héros qui peut nous aider, nous apporter un plus. » Quant à la BD qui l’a fait connaître, elle porte sur « Imecka, l’univers des Mequains », dont est originaire le héros d'Agito le voyageur, sujet sur qui se concentre l’histoire. Israël nous l’explique en ces termes : « Agito est un enfant venu d’une autre planète, habitée par des barbares qui ont envoyé leurs enfants sur la Terre pour la coloniser. Il était arrivé pour détruire, mais il a été ému par les sentiments des Terriens et d’une certaine manière, bien qu’il n’en soit pas un, il a fini par devenir comme eux. »

Les dix planches qui composent la publication de l’édition Jacob Exploit ne représentent qu’une infime partie de l’histoire qu’il raconte en 300 pages. Agito le voyageur séquence 1, dit-il, est le premier numéro d’une série. « Ici, il n’y a que 10 planches, mais j’ai dessiné 300 planches qui se suivent par épisodes. Les 300 planches ne font qu’une histoire », affirme-t-il la BD en mains.

Israël ne pense qu’à mener sa passion jusqu’au bout, il ne jure que par la BD avant tout et le dit tout haut : « Cela peut-être un rêve impossible pour un Kinois, mais je compte gagner ma vie avec cela. Je vais étudier pour avoir un surplus, ce qui va me combler dans la vie, car je ne veux pas être un dessinateur qui déambule dans la rue à demander de l’argent. Si cela me permet de gagner ma vie, c’est ce que je vais faire. Mais si mes moyens sont minimes avec ce que j’apprends à l’école, je pourrais m'y retrouver. »