Professionnalisation du championnat congolais : la société United World doit encore convaincre

L’accord qui a été négocié entre le ministère des Sports et la société United World SA a été soumis au Comité exécutif de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) pour approbation. Mais  la Fécofoot, n’ayant  pas voulu prendre seule la responsabilité de le conclure, a demandé l’avis des clubs et d’autres partenaires.  

Au cours de la première réunion, la société a exprimé sa volonté de faire rentrer  d’ici à la saison 2022-2023 les clubs congolais dans une  autre dimension. Professionnaliser le championnat vise, entre autres, à améliorer le niveau sportif des clubs, à moyen et à long terme, afin qu’ils soient compétitifs en compétitions africaines;  le niveau de la sélection nationale; de tirer la ligue 2 vers le haut.

Les clubs n’ont pas refusé catégoriquement les propositions faites par United World sur la démarche visant à professionnaliser le championnat. Mais ils ont souhaité établir des échanges en permanence avec la société sur les aspects qui n’ont pas été bien clarifiés avant de valider le projet. Selon eux, la société en charge de professionnaliser le championnat aurait d’abord dû faire le diagnostic  sur le football congolais avant de proposer des solutions. La réalité du terrain a visiblement pesé sur la balance.

« Ce n’est pas du jour au lendemain que les choses vont se faire. Nous les avons écoutés, avons échangé sur les aspects qui ne nous semblaient pas très clairs. On en sort  sans nul doute avec quelques informations mais pas  au point d’arracher l’adhésion totale des clubs. Il faut continuer à travailler. Nous avons tous envie que les choses avancent. Nous avons envie que demain les stades se remplissent de nouveau,  que nos clubs rayonnent au niveau  continental et que l’équipe nationale retrouve ses couleurs. Cela passe par le développement du football national. Mais ce n’est pas à n’importe quelle condition », a commenté Francky Loemba, le président de l’AS Cheminots, au terme de la rencontre.  Selon lui, les échanges doivent se poursuivre  pour déterminer ensemble un modèle qui peut satisfaire toutes les parties impliquées.

« L’intention est noble mais il  faut qu’on réunisse les conditions. Je me réjouis déjà qu’il y ait cette volonté manifestée par United World et le ministère et qui associe les clubs et la fédération. Il faut poursuivre les échanges jusqu’à ce qu’on arrive à un modèle qui va satisfaire tout le monde. Ils ont présenté leur ambition pour le football congolais mais celle-ci ne peut pas dépasser la nôtre parce que nous sommes les acteurs de terrain.  C’est nous qui vivons le football au quotidien, donc il faut qu’on arrive à trouver une synergie afin de permettre au football congolais de se développer et de se pratiquer comme  il y a quelques années », a-t-il ajouté.

La société  souhaitait modifier la formule du championnat en proposant quelques pistes. La première, avec quatorze clubs en aller et retour dont elle souhaite à terme créer un événement autour en organisant un play off avec les quatre premiers.  La seconde, suggérer une autre formule à douze clubs avec des plays off au terme des vingt-deux journées. « Les six premiers du classement s’affrontent pour le titre et les six derniers s’affrontent en mini championnat  pour le maintien », a préconisé United World.

Pour le renouveau du football des Ligue1 et 2, les responsables de la société ont insisté sur l’augmentation significative des moyens financiers qui seront levés pour permettre d’améliorer la qualité du championnat. Une autonomie financière permettra, d’après eux, de rendre le championnat plus pérenne pour quelques années. L’augmentation des moyens financiers des clubs a été évoquée dans la mesure où la professionnalisation du championnat pourrait être un moteur économique et aussi une source de création d’emplois.

Sponsoring cité parmi les  sources de revenus

Le sponsoring, ont-ils précisé, doit être la première source de revenus du championnat. C’est ce qui va faire que le championnat soit une réussite au niveau financier. Car le  football n’existe pas sans sponsoring.  Ils ont insisté sur l’augmentation des moyens financiers de tous les clubs congolais afin que chacun d’eux puissent se développer et avoir les moyens financiers et techniques pour pouvoir former les jeunes qui sont l’avenir du football congolais.

Les engagements pris consistent à doter en équipement tous les clubs (entraînement et match) et augmenter  les revenus des clubs de la Ligue 1 à hauteur de  18 millions FCFA pour les frais de participation.  L’équipe championne recevra un chèque de 80 millions et les autres équipes engagées seront primées en fonction de leur classement. Les frais de transport des équipes seront à la charge de l’organisation  qui compte, par ailleurs, apporté un soutien financier à hauteur de 80 millions pour les clubs de ligue 2 et 35 millions pour les ligues départementales. Entre les chiffres proposés et  la réussite  du projet,  les clubs s’interrogent.