Prolongation du mandat présidentiel : l’opposition relance la contestation populaire

Lundi 14 Septembre 2015 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Une trentaine de partis politiques de l’opposition réunis au sein la Dynamique de l’opposition entendent manifester ce 15 septembre contre toute tentative de prolongation du mandat présidentiel au-delà de 2016.

Sauf changement de dernière minute, l’opposition avec à sa tête l’Union pour la Nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe tient un meeting populaire ce mardi à la place Ste-Thérèse dans la commune de NDjili, dans la périphérie est de Kinshasa. Tout le décor est déjà planté pour l’organisation de ce grand rassemblement populaire qui se veut à la mesure de l’ambition nourrie par ses initiateurs, celle de réunir le plus largement possible les forces de l’opposition et leurs militants. Déjà, au niveau de l’autorité urbaine, on laisse entendre que les autorisations nécessaires ont été accordées. L’Hôtel de ville de Kinshasa a, en effet, pris acte de l’organisation de cette activité et a instruit le commissaire provincial de la police nationale à « prendre les dispositions sécuritaires habituelles ».  

L’UNC et ses partenaires de l‘opposition entendent saisir cette occasion pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur les enjeux sociopolitiques de l‘heure en mettant à nue les ruses du pouvoir visant à prolonger le mandat de l’actuel chef de l’État censé expirer le 27 novembre 2016. La Dynamique de l’opposition, forte d’une trentaine des partis politiques affiliés, entend ainsi manifester contre toute tentative de glissement du mandat présidentiel à la lumière des retards accumulés dans l’exécution du calendrier électoral global publié par la Céni. La dernière décision de la Cour constitutionnelle exigeant une révision complète du calendrier électoral est perçue par l’opposition comme une manœuvre visant à décaler la tenue de la présidentielle et des législatives prévues pour fin novembre 2016.

Devant de nombreux militants attendus ce mardi à la place Ste-Thérèse, Vital Kamerhe et ses pairs de l’opposition vont sans doute en profiter pour justifier leur rejet du dialogue envisagé par le pouvoir. Profitant de l’occasion, ils pensent exhumer leurs vieilles revendications portant notamment sur l’enrôlement des nouveaux majeurs et des Congolais de l’extérieur, le nettoyage des doublons et des électeurs fictifs dans le sens d’obtenir une requalification éventuelle du processus électoral aujourd’hui en panne. En lieu et place d’un dialogue national inutilement coûteux, l’opposition milite en faveur d’une tripartite (opposition, commission électorale et majorité) pour dégager un calendrier électoral consensuel qui satisfasse toutes les parties prenantes. Cependant, les échauffourées de janvier 2015, qui avaient fini par faire reculer au prix du sang le gouvernement sur la loi électorale, sont encore fraîches en mémoire. Le fait seulement  d’y penser dissuade de nombreux militants à ne pas risquer leur vie dans cette énième manifestation de l’opposition présentée comme à haut risque.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le couple Kamerhe lors de la clôture du premier congrès de l'UNC à Kinshasa

Notification: 

Non