RCA : le Groupe international de contact appelle au soutien de la MiscaSamedi 9 Novembre 2013 - 18:15 La troisième réunion du Groupe International de contact pour la République centrafrique (GIC-RCA) s’est tenue le 8 novembre à Bangui, en présence du chef de l’État congolais, Denis Sassou N’Guesso, président du comité de suivi de la Cééac sur la situation en République centrafricaine La rencontre avait pour objectif de répondre au souci de ses membres d’apporter leurs contributions individuelles et collectives à la pleine restauration de l’ordre constitutionnel dans le pays. Les participants ont d’abord examiné la situation politique, sécuritaire et humanitaire en RCA, ainsi que les actions prioritaires qui doivent être menées par le gouvernement de transition, conformément à la feuille de route pour la transition. Ils ont également échangé sur les efforts régionaux, continentaux et internationaux visant à appuyer le processus de stabilisation de la situation dans ce pays. Il relève de cet examen que la situation sécuritaire en RCA reste précaire. Elle est marquée par des exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, arrestations et détentions arbitraires, actes de torture et violences sexuelles, recrutement et emploi d'enfants-soldats, recrudescence des violences intercommunautaires, absence de l’ordre public, persistance des exactions de la part d’éléments de l’ex-Seleka, et absence de l’État de droit. Le GIC a également exprimé sa préoccupation face aux conséquences humanitaires catastrophiques provoquées par l’insécurité, les déplacements forcés, la malnutrition, la mortalité infantile et les attaques contre les travailleurs humanitaires. Ainsi, le GIC a souligné « l’urgence de la mise en place opérationnelle, rapide et efficace de la Misca afin de contribuer à créer les conditions propices à l’émergence d’un État stable et démocratique, exerçant son autorité sur l’ensemble du territoire national et assumant sa responsabilité de protéger les populations civiles. » Le groupe estime que le mandat réussi de la Misca permettra de créer les conditions nécessaires pour le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations unies, qui pourra conduire vers la stabilisation et la reconstruction du pays. Par ailleurs, les participants se sont félicités de l’engagement de l’Union européenne (UE) à contribuer financièrement au déploiement de la Misca dans le cadre de la facilité pour la paix en Afrique, mais aussi de l’engagement des États-Unis à appuyer le déploiement et le fonctionnement de la Misca. Rappelons que la Misca a pour mission de contribuer à la protection des civils et à la restauration de la sécurité et de l’ordre public à travers la mise en œuvre de mesures appropriées ; à la stabilisation du pays et à la restauration de l’autorité de l’État ; à la réforme et la restructuration du secteur de la défense et de la sécurité ; à la création de conditions propices à la fourniture d’une assistance humanitaire aux populations. Elle comprend 3 500 hommes. Les autorités centrafricaines s’engagent dans le processus de paix Le GIC a relevé qu’une action efficace visant à résoudre la situation de la RCA ne pouvait se réaliser sans les engagements personnels des autorités centrafricaines et de tout le peuple centrafricain. D’où la nécessité d’intégrer les femmes dans le processus de transition et d’assurer leur implication dans les efforts de désarmement, de démobilisation et de réintégration et dans la réforme du secteur de la sécurité, mais aussi de prendre en compte la problématique des enfants dans les conflits armés lors de l’opérationnalisation de la Misca. Les autorités centrafricaines ont réitéré leurs engagements de travailler ensemble de manière inclusive et de bonne foi, ainsi qu’avec les partis politiques et la société civile, dans le but de conduire le processus de transition à son terme à travers l’adoption d’une nouvelle constitution et d’un code électoral, et de se conformer à l’article 106 de la charte constitutionnelle de transition. Sur la base de ces engagements, le GIC a exprimé sa détermination à soutenir l’action du gouvernement de transition en vue de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition. Il a exhorté le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations unies à continuer de suivre de près la gestion de la transition et à prendre, au besoin, des sanctions contre ceux qui feraient obstacle à la mise en œuvre des engagements pris par les autorités de transition. Au sujet du redéploiement de l’administration civile et la restauration de la sécurité et de l’ordre public, « les participants se sont félicités de la volonté clairement exprimée des autorités de transition d’œuvrer au redéploiement rapide de l’administration civile, de manière à permettre le fonctionnement des services de l’État. De manière plus spécifique, ils ont relevé la détermination des autorités de transition à engager immédiatement le redéploiement des sous-préfets, et ce dans le prolongement du déploiement des préfets ; d'amorcer la remise en état du système judiciaire ; de faciliter le retour et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées ; et d'assumer la pleine maîtrise par l’État de ses ressources fiscales et douanières, ainsi que des redevances et droits de toutes sortes (miniers, forestiers, pétroliers, etc.», rapporte le communiqué. La quatrième réunion du GIC-RCA se tiendra à Brazzaville, en République du Congo au plus tard en février 2014. Elle permettra de faire le point de l’état de mise en œuvre des engagements pris au cours de la précédente réunion. Yvette-Reine Nzaba |