RDC : le bilan d’une décennie de réformes passé au peigne-fin

Jeudi 29 Mai 2014 - 14:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les travaux, qui se tiendront du 16 au 18 juin au Grand Hôtel Kinshasa, permettront des échanges à bâtons rompus sur les thèmes liés à l’investissement et à la fiscalité en République démocratique du Congo (RDC).

Selon les informations en notre possession, c’est l’institut Europ-Africain de droit économique (Ineadec) qui l’organise en partenariat avec le gouvernement de la RDC et la Banque mondiale, première partenaire au développement du pays. Comme l’a rappelé le Comité de pilotage de la réforme du portefeuille de l’État (Copirep), cette rencontre d’une grande importance arrive au moment où le pays est engagé depuis près d’une décennie dans un processus de réforme qui touche spécialement le climat des affaires et des investissements. Des défis futurs s’imposent pour arriver à répondre aux attentes d’un Congo désireux d’attirer encore plus d’investissements directs étrangers.

Lors de l’ouverture de la Semaine française, le 26 mai, le Premier ministre Matata Ponyo en a identifié quelques uns dans son message adressé aux opérateurs économiques français. Rappelant le chemin parcouru avec les grands acquis dont le guichet unique de création d’entreprise, les zones économiques spéciales et les parcs agro-industriels, il a reconnu certaines contraintes persistantes à surmonter, principalement l’absence d’un secteur bancaire adéquat, le manque de capacités dans de nombreux secteurs, les infrastructures de transports encore insuffisantes et une fiscalité encore complexe. Le dernier point en rapport à la fiscalité revient à chaque fois sur le devant de l’actualité, suite à de nombreuses plaintes de la classe des affaires quant à la pression fiscale insoutenable.

Matata Ponyo a préféré parler d’une réforme fiscale visant à rationnaliser la politique du gouvernement en cette matière. Cela a déjà donné des résultats, notamment une baisse du taux global de l’imposition des entreprises en RDC, passé de 339% à 118% de leurs profits, selon le rapport du cabinet Pricewatercoopers. Malgré tout, a conclu le cabinet, le niveau reste l’un des plus élevés de la région. Certes, les recettes sont en hausse avec l’instauration de la TVA, mais ce sont les mêmes qui mettent la main à la poche. La conséquence est l’arrêt des activités de quelques anciens fleurons de l’économie nationale, notamment le groupe alimentaire Orgaman qui n’importe plus des produits frais congelés. Pour le ministère du Plan, il faut qu’il y ait une meilleure communication sur les réformes et les résultats obtenus avec les bénéficiaires, l’administration publique et les partenaires du gouvernement. Quant à la Banque mondiale, elle a estimé que l’essentiel est d’arriver à concrétiser ces mesures afin qu’elles produisent les effets escomptés. Le tout devra se faire dans un climat de dialogue entre le gouvernement et le secteur privé pour arriver à adapter les services proposés dans le cadre de ces réformes. Plusieurs réformes touchant les secteurs-clés comme l’énergie et l’assurance doivent aller à leur terme.

Laurent Essolomwa