RDC : un quart de la population aura besoin d’aide humanitaire en 2022

Mercredi 29 Décembre 2021 - 11:45

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L'année prochaine, un quart de la population de la  République démocratique du Congo (RDC) sera frappé par une crise alimentaire, prévient un rapport de l’Organisation des Nations unies. Vingt-sept millions de personnes sont affectées dans le pays.

Des personnes en phase de crise et d’urgence se  trouvent principalement dans les régions affectées par des conflits ainsi que des mouvements de population et des épidémies. La crise de la RDC demeure l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde. « Si la situation est restée relativement stable ou s’est améliorée dans certaines régions en 2021, les conflits armés et les catastrophes naturelles continuent de provoquer des mouvements de population importants dans l’est du pays ainsi que de nombreux incidents de protection, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri où l’état de siège a été instauré en mai 2021 », selon le rapport.

Avec 5,5 millions de personnes déplacées internes, quelques 1,2 million de personnes retournées et 517 140 personnes réfugiées et demandeurs d’asile des pays voisins, le pays abrite l'un des nombres les plus élevés de personnes déplacées au monde. « Un certain nombre de ces personnes a dû se déplacer plusieurs fois du fait de la persistance des violences », regrette la Coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Les conflits, les épidémies et les désastres naturels continuent de peser sur les conditions de vie. « Les problématiques structurelles demeurent, comme l’accès limité de la population à des services de base de qualité, l’insuffisance de politiques publiques de développement et de protection sociale à l’attention des plus vulnérables, ainsi que de profondes inégalités de genre », d’après l'Ocha.

De janvier à octobre 2021, 49 661 cas de violations des droits humains ont été enregistrés, traduisant une détérioration continue de la situation sécuritaire dans les provinces en conflit, en particulier celles de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika. « Près de 4,2 millions de personnes souffrent de la malnutrition aiguë, dont 2,4 millions d’enfants de moins de 5 ans. Sur un total de vingt et une maladies à potentiel épidémique sous surveillance en RDC, six ont été épidémiques en 2021 (contre cinq en 2020), en l'occurrence le choléra, la rougeole, la covid-19-19, la maladie à virus Ebola, la poliomyélite et le paludisme. L’accès limité à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement et la faible couverture vaccinale dans le pays favorise la propagation des épidémies », souligne-t-on.

Selon l'Ocha, l'accès humanitaire à l’ensemble de la population dans le besoin demeure une problématique majeure en RDC. « Les opérations des acteurs humanitaires restent limitées ou entravées en raison de l'insécurité, du manque d’infrastructures et de l'enclavement de certaines zones du pays ainsi que d’obstacles administratifs. La persistance des violences affectant les acteurs humanitaires reste préoccupante », indique le rapport. De janvier à octobre 2021, précise le rapport, 260 incidents de sécurité affectant directement des personnels et biens humanitaires ont été rapportés, sept travailleurs humanitaires ont été tués, vingt-six blessés et vingt-trois enlevés. Le Nord-Kivu et l’Ituri sont les provinces les plus affectées.

Noël Ndong

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