Recherche : l’homme africain alphabétisé avant l’homme européen

Lundi 13 Juillet 2015 - 10:01

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Dans son livre, « Reversing Sail : A History of the African Diaspora », le Dr Michael Gomez, auteur et professeur d’histoire du Moyen-Orient et d’études islamiques à l’Université de New York, déclare qu’à partir de 300 avant Jésus Christ, la civilisation de Méroé développa un système d’écriture propre.

L’idée que l’éducation en Afrique antique fut uniquement orale et non écrite est un mythe, selon lui. On apprend aussi que les Africains furent alphabétisés bien avant les Européens.

Dans son livre «Echoes of Ancient African Values», le Dr Joseph Bailey, un chirurgien orthopédiste à la retraite, devenu expert en histoire africaine antique et en expériences afro-américaines, affirme que « les modifications de l’écriture égyptienne servirent de base pour les «nouvelles» écritures développées pour de nombreuses langues sémitiques comme le phénicien, l’hébreu, l’araméen, etc.» ; que les populations d’Egypte et de Nubie développèrent « une civilisation alphabétisée, urbaine et technologiquement avancée » des siècles avant la création de Rome ou d’Athènes.

On apprend également que l’Afrique a accueilli l’une des plus anciennes universités du monde : Fondée en l’an 989 par l’érudit et juge en chef  de Tombouctou, Al-Qadi Aqib ibn Mahmoud ibn Umar, la mosquée de Sankoré, ou l’Université de Sankoré, est l’une des plus anciennes écoles d’enseignement supérieur au monde. C’est une riche femme, Mandika, qui finança Sankoré, et qui en fit un centre d’éducation de premier plan.

K.C MacDonald, professeur d’archéologie africaine à University College of London’s Institute of Archaeology, écrit que l’Université de Tombouctou « n’avait pas d’administration centrale, de registres d’étudiants, ou de cours prescrits ; mais qu’elle était plutôt composée de plusieurs écoles ou collèges entièrement indépendants, chacun dirigé par un seul maître ou imam ». Cette université aurait produit plus de 700.000 manuscrits. Les gens venaient de partout pour être enseignés par les Africains.

Selon le Dr Michael Gomez, dans les années 1100, les Africains d’al-Andalus, un Etat musulman médiéval, contribuèrent de manière significative à la « période intense de production intellectuelle et culturelle » qui dura 800 ans. L’intelligence africaine d’Ibérie servit de base à la Renaissance européenne qui débuta dans les années 1500 et qui dura jusqu’en 1800. En outre, on venait de partout dans le monde pour étudier dans les universités de Tombouctou à l’époque des empires du Mali et du Songhaï. En fait, les savants européens les plus illustres, comme Hérodote, partaient en Afrique afin d’obtenir des  connaissances et des informations.

Noël Ndong

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