Reconstitution de la couche d’ozone : l’élimination des substances chimiques facilite la procédure

Jeudi 19 Janvier 2023 - 18:52

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La couche d’ozone devrait se reconstituer dans les quatre décennies à venir et l’élimination progressive à l’échelle mondiale des substances chimiques nocives pour elle contribue déjà à l’atténuation du changement climatique. Telle est la conclusion à laquelle est parvenue un groupe d’experts parrainé par les Nations unies, présentée lors de la 103e réunion annuelle de la société américaine de météorologie qui s’est tenue à Denver, aux Etats-Unis, au début de ce mois de janvier.

 

Après s’être penché pour la première fois sur les technologies innovantes telles que la géo‑ingénierie, le groupe d’experts a aussi mis en garde contre les effets indésirables que ces dernières pourraient avoir sur la couche d’ozone.

Le rapport d’évaluation quadriennal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone du groupe de l’évaluation scientifique du Protocole de Montréal, parrainé par les Nations unies, confirme que l’élimination progressive de près de 99 % des substances interdites qui détruisent l’ozone a permis de préserver la couche d’ozone et contribué de façon notable à sa reconstitution dans la haute stratosphère et à une diminution de l’exposition humaine aux rayons ultraviolets nocifs du soleil. Si les politiques actuelles restent en place, la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou dans la couche d’ozone) d’ici environ 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et 2040 dans le reste du monde. Les variations de la taille du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, notamment entre 2019 et 2021, ont été largement influencées par les conditions météorologiques. Néanmoins, la superficie et la profondeur du trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique diminuent lentement depuis l’an 2000.

« Selon le dernier rapport quadriennal, la reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie, ce qui est une nouvelle fantastique. On ne saurait trop insister sur l’impact du Protocole de Montréal sur l’atténuation du changement climatique. Au cours des trente-cinq dernières années, le Protocole est devenu un véritable fer de lance de la défense de l’environnement », a déclaré Meg Seki, secrétaire exécutive du Secrétariat de l’ozone du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).  Les analyses et les examens entrepris par le groupe de l’évaluation scientifique restent une composante essentielle du travail associé au Protocole qui contribue à informer les politiques et les décideurs.

Incidences sur le changement climatique

Le 10e rapport du groupe de l’évaluation scientifique confirme l’impact positif que le « Traité » a déjà eu sur le climat. Accord supplémentaire conclu en 2016, l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal impose la réduction progressive de la production et de l’utilisation de certains hydrofluorocarbures (HFC). S’ils n’appauvrissent pas directement l’ozone, les HFC sont de puissants gaz à effet de serre. Selon le groupe de l’évaluation scientifique, cet amendement devrait permettre d’éviter un réchauffement de 0,3 à 0,5 °C d’ici à 2100.

La dernière évaluation a été réalisée sur la base d’études, de recherches et de données approfondies recueillies par un vaste groupe international d’experts, issus pour nombre d’entre eux de l’OMM, du PNUE, de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère, de l’Administration américaine pour l’aéronautique et l’espace et de la Commission européenne.

Pour la première fois, le groupe de l’évaluation scientifique s’est penché sur les effets potentiels sur l’ozone de l’injection d’aérosols dans la stratosphère (SAI). La SAI est une méthode envisagée par certains pour réduire le réchauffement climatique en augmentant la réflexion de la lumière du soleil. Le groupe d’experts met toutefois en garde contre les conséquences involontaires de cette pratique qui pourrait également influer sur les températures, la circulation et les taux de production et de destruction de l’ozone dans la stratosphère ainsi que sur son transport.

Boris Karl Ebaka

Notification: 

Non