Reconstruction de la Libye : l’Italie à la manœuvre

Mardi 17 Mai 2016 - 14:21

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La diplomatie occidentale souhaite une sortie de crise rapide en Libye. Européens, Américains et Nord-Africains veulent aider militairement ce pays.

L’avenir de la Libye passe par Vienne, en Autriche. Lundi, 25 délégations d’ambassadeurs s’y sont retrouvées pour dessiner les contours de la Libye de l’après-Kadhafi et, surtout, de l’après-ISIS, le mouvement djihadiste de l’Etat islamique qui y a pris pied et ne cesse d’y donner des signes d’évidente prospérité. Autour du ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, tous les acteurs de la vie politique actuelle en Libye, mais aussi le secrétaire d’Etat américain John Kerry étaient réunis.

L’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011, a ouvert les vannes de tous les maux en Libye. Les factions tribales se sont renforcées dans leurs fiefs, se faisant la guerre pour la suprématie et le contrôle des fabuleuses richesses pétrolières du pays. L’organisation de l’Etat islamique, né en Irak, a fini par poser ses tentes dans ce pays en déshérence. Et, de toutes ses frontières poreuses, continuent de passer des centaines de milliers de migrants tentant de gagner l’Europe par la mer : les côtes libyennes ne sont distantes de celles d’Italie que de 300 kilomètres.

Désormais, la menace djihadiste n’est plus cantonnée aux contrées lointaines : un pays comme la France l’a compris. Frappée par de sanglants attentats en plein centre de Paris, en novembre dernier, elle a décidé de porter le fer dans les bastions djihadistes : en Irak, en Syrie, au Mali et en Libye. Mais dans le même temps, la communauté internationale a conduit de très laborieux efforts diplomatiques pour faire tenir sur ses jambes un gouvernement d’union nationale en Libye. Il est dirigé par Fayez al-Sarraj et a fini par siéger à Tripoli, mais il est contesté par les factions rivales.

Les premières décisions prises par les puissances occidentales lundi à Vienne vont dans le sens de continuer à soutenir ce gouvernement, y compris en l’armant, pour asseoir son autorité. Elles annoncent qu’elles vont soutenir « totalement » une éventuelle demande de levée de l’embargo sur les armes émanant du gouvernement d’al-Sarraj afin de mieux combattre le mouvement de l’Etat islamique. Elles se disent prêtes aussi « à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d'entraîner et d'équiper la garde présidentielle et les forces autorisées ».

Harlem Désir, secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, avait été clair peu avant la rencontre : « Nous devons soutenir Sarraj. Nous appelons les forces politiques libyennes et les acteurs de la sécurité dans le pays à former une alliance avec lui et à créer les institutions nécessaires pour combattre Daesh », c’est-à-dire l’Etat islamique. Le groupe terroriste compterait plus de 5000 combattants en Libye.

Lucien Mpama

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