Religion : un petit comité de Congolais a accueilli le pape en Turquie

Mardi 2 Décembre 2014 - 12:02

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Parmi les diverses manifestations pour accueillir le Souverain pontife en Turquie, il y a avait une chorale improvisée de Congolais des deux rives.

Le voyage que le pape François vient d’effectuer en Turquie a réservé bien des singularités. Voyage interreligieux qui a vu, pour la deuxième fois dans l’histoire moderne, un pape entrer pieds nus dans une mosquée (la mosquée Bleue d’Ankara, samedi dernier) ; il a également été ponctué par des gestes de grande portée symbolique entre deux Églises naguère en froid : catholique et orthodoxe.

Plus de cinquante ans après le premier voyage d’un pape « dans la Turquie orthodoxe » (pape Paul VI, en janvier 1964), le pape François a reparcouru le chemin accompli par son prédécesseur immédiat, Benoît XVI, il y a huit ans. Mais l’atmosphère cette fois était bien différente. Benoît XVI est allé en Turquie en 2007 accompagné de la fureur d’une partie des musulmans l’accusant d’avoir tenu, en septembre précédent à Ratisbonne, en Allemagne, un discours anti-islam.

Cette fois, le pape argentin est arrivé dans une Turquie presqu’indifférente ; sans grandes manifestations ni d’enthousiasme ni de défiance, au point que les reportages de la presse ont fait état de nombreuses réactions du Turc-lambda : « le pape vient chez nous : c’est qui ? ». C’est en tout un sentiment général d’apathie qui a marqué la première étape de ce voyage de trois jours, vendredi à Ankara, la capitale. Les choses se sont plus nettement réchauffées lorsqu’il est arrivé à Istanbul, « l’autre poumon religieux de la Turquie », siège de son alter ego orthodoxe, le patriarche Bartholomée 1er. Accolades et bénédictions, discours de grande portée morale et théologique (« orthodoxes et catholiques souffrent le même martyre en Irak, dans un œcuménisme de la douleur »), signature d’une importante déclaration conjointe, etc.

Mais l’Afrique centrale a tenu aussi à apporter sa touche de chaleur particulière à ce voyage un peu terne. Par exemple, sur tous les écrans de télévision on a pu voir, partout où le pape François s’est rendu, la figure bonhomme de son cérémoniaire, Mgr Jean-Pierre Kwambamba, originaire de Kikwit, en République démocratique du Congo. Samedi aussi, dans la cathédrale du Saint-Esprit à Istanbul, plus d’un reporter a été (agréablement) surpris d’entendre résonner you-yous et tam-tam d’une chorale bien africaine chantant en lingala. C’est le petit groupe des Congolais des deux rives qui ont tenu à venir accueillir le Souverain pontife à leur manière.

Lucien Mpama