Renzi : « La Libye risque d’être la prochaine urgence »Samedi 5 Décembre 2015 - 17:45 Les renseignements occidentaux sont unanimes à pointer la Libye du doigt comme foyer en puissance du djihadisme. Le Premier ministre italien Matteo Renzi est formel : la Libye doit aujourd’hui mériter les efforts de la communauté internationale si on ne veut pas qu’un foyer du terrorisme islamiste s’installe à quelques encablures de l’Europe. « La Libye risque d'être la prochaine urgence », a mis en garde le président du Conseil. Rome, plusieurs fois menacée par l’organisation de l’État islamique (EI), maintient une vigilance accrue s’estimant cible privilégiée des islamistes en raison de sa proximité géographique et historique avec la Libye, mais aussi du fait qu’elle est la « capitale » de la catholicité. Prenant la mesure d’une telle menace, beaucoup de capitales occidentales ont craint pour la vie du pape François lorsqu’il y a une semaine, contre l’avis de tous, il a maintenu sa première tournée en Afrique, la concluant par la République centrafricaine où les violences interreligieuses ont fait craindre le pire. Tout s’est bien déroulé mais la menace reste, d’autant que l’Italie a annoncé la semaine dernière avoir arrêté des extrémistes musulmans du Kosovo qui projetaient de tuer le Souverain pontife. Le nouvel afflux des réfugiés en provenance de Libye est particulièrement surveillé aussi par les services de renseignement. Dans le contexte des violentes attaques du 13 novembre à Paris, qui ont coûté la vie à 130 personnes, les migrants arrivant en masse sont regardés avec suspicion. L’État islamique avait promis d’infiltrer parmi eux des fondamentalistes venant faire le djihad. A tout instant, les débarquements de réfugiés à Lampedusa, île italienne de Sicile, sont scrutés avec grande attention. L’Italie a déployé des moyens importants pour assurer le bon déroulement de l’année du jubilé chez elle. Mais les efforts de Rome vont aussi dans le sens d’une plus grande coordination avec les autres pays européens et l’ONU afin de ramener la paix en Libye. Depuis l’effondrement du régime du colonel Kadhafi, en octobre 2011, ce pays est devenu « le terrain de jeu des extrémistes de tous poils », comme le signalait récemment un diplomate. En 2011, l’Italie avait renâclé à se joindre à la coalition, surtout franco-britannique, pour bombarder la Libye. Ses mises en garde se justifient au regard du chaos d’aujourd’hui. Ses appels à la concertation visent à appuyer les efforts diplomatiques de l’ONU dans ce pays. On signale que l'armée française a effectué des vols de reconnaissance au-dessus de la Libye au mois de novembre, notamment le fief de l'État islamique à Syrte, et en planifie d'autres, d'après un dossier de presse diffusé vendredi par la présidence française. La France, touchée dans son orgueil par les attentats du 13 novembre dernier, veut une action musclée contre le terrorisme mais souhaite une grande coalition, dût-elle compter des protagonistes opposés comme le sont la Russie et la Turquie. Les Américains disent oui, mais ne comptent pas envoyer plus de soldats au sol en Syrie, en Irak et encore moins en Libye où leur ambassadeur fut assassiné en 2011. Lucien Mpama Notification:Non |