Revendications sociales : des élèves magistrats entament un sit-in illimitéLundi 2 Septembre 2019 - 17:15 Des auditeurs de justice en attente de formation ont amorcé, depuis le 29 août à Brazzaville, un sit-in public devant le ministère de la Justice et des droits humains. Ils disent ne plus quitter ces lieux, tant que la tutelle ne leur signera pas la note de mise en formation. Depuis 2014, le gouvernement, constatant le déficit des magistrats dans le pays, avait résolu de recruter les jeunes diplômés en droit, pour les envoyer en formation dans quelques pays africains et combler le vide. Conformément au plan de formation, quatre vagues avaient été déjà envoyées au Bénin, au Sénégal et en Tunisie. Certains d’entre eux sont déjà de retour au pays et ont reçu leurs attestations de fin de formation, délivrées par le ministre de la Justice. Mais pour les derniers, affirment-t-ils, le dossier est bloqué et les choses se compliquent de plus en plus. Ils disent avoir mené plusieurs démarches auprès du ministère de tutelle et à la primature, sans succès. Le ministre de la Justice, soutiennent-ils, avait même déjà publié une note, convoquant une réunion interministérielle sur le sujet, mais celle-ci n’a jamais eu lieu. Ayant épuisé toutes les voies de recours, les élèves magistrats ont résolu de manifester publiquement et sans limite, devant le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, en vue d’attirer l’attention des autorités. « Nous ne croyons plus aux déclarations du Premier ministre, encore moins à celles du ministre de la Justice, car ils les ont toujours faites mais sans solution. Nous sommes contraints de réclamer nos droits autrement mais pacifiquement. Cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout. Ce n’est qu’un début, il arrivera un moment où nous passerons des nuits ici à la belle étoile », a souligné Arnaud Moupegnou, un élève magistrat rencontré en pleine manifestation. Dans le suivi de ce dossier, « nous relevons un manque de volonté de la part du ministre de la Justice. Lorsqu’il s’agit de résoudre d’autres situations, telle que celle des peuples autochtones, nous l’avons vu organiser des réunions interministérielles, mais quant à la situation des élèves magistrats, qui date de 2014, le ministre n’est pas motivé », a-t-il renchéri. S’agissant de certains de leurs collègues dont l’âge serait en dépassement par rapport à l’âge initialement prévu, les jeunes ont affirmé que cet argument ne tient pas juridiquement. « La question d’âge est un faux fuyant. Certains d’entre nous ici avaient été sélectionnés depuis 2012, alors qu’ils avaient 33 ans ou moins. Si aujourd’hui leurs âges sont en dépassement, c’est parce que l’Etat n’a pas tenu à ses engagements. La loi n’a pas d'effet rétroactif, c’est un principe sacrosaint en droit », a réagi de son côté, Sédrique Olengoba, un autre élève magistrat. Pour mieux se faire entendre, les auditeurs de justice ont promis de faire boycotter le prochain concours de magistrature, tant que leur situation ne sera pas résolue. Par ailleurs, ils sollicitent l’intervention personnelle du président de la République. Firmin Oyé Notification:Non |