Révision de la Constitution : l’opposition maintient la pression

Samedi 6 Septembre 2014 - 16:00

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Selon l’opposition qui projette une marche de colère pour le 13 septembre, toute modification de la Constitution constituerait « un coup d’État » ouvrant la voie à « une présidence à vie » de Joseph Kabila.

Après le meeting du 4 août à la place Sainte-Thérèse de Ndjili qui a coûté l’emprisonnement au secrétaire général de l’Union pour la Nation (UNC) Bertrand Ewanga pour outrage au chef de l’État, l’opposition entend récidiver cette fois-ci avec une marche de colère contre le projet de révision constitutionnelle caressé par la majorité présidentielle. Cette marche est projetée pour le 13 septembre à Kinshasa et dans le reste du pays. L’on retrouve les mêmes personnalités et partis de l’opposition au départ de cette nouvelle initiative, à savoir l’UDPS d’Étienne Tshisekedi, l’UNC de Vital Kamerhe, l’Ecidé de Martin Fayulu, mais aussi le MPCR et l’Udémo. Cette fois-ci, l’opposition entend frapper un grand coup en faisant voir à l’opinion internationale que la majorité des Congolais adhèrent à sa dynamique anti-révision constitutionnelle. L’itinéraire de la marche est déjà tracé : elle partira de la Gare centrale en passant par le Boulevard du 30 Juin et l’avenue Kasavubu pour chuter au Rond-point Victoire.

Pour les organisateurs, il s’agit de s’opposer contre la « présidence à vie » à laquelle la majorité veut assujettir le pays via la modification des articles verrouillés de la Constitution notamment celui relatif à la durée du mandat du Chef de l’État. Cette marche voulue pacifique par ses initiateurs va au-delà de la simple manifestation anti révision constitutionnelle et se présente comme l’expression d’indignation populaire face à la mauvaise gouvernance démocratique du pays, entend-on dire. Les opposants voudraient, par cette voie, dénoncer également les arrestations arbitraires des opposants et des journalistes ainsi que la fermeture des journaux et le musèlement de la presse.  L’opposition redoute un troisième mandat de Joseph Kabila qui résulterait d’un changement de la Constitution en ses articles verrouillés avec, à la clé, un référendum censé faire valider l’option. Et pour une réélection sans coup férir en 2016, la majorité penserait d’ores et déjà à élargir la base électorale du chef de l’État en piochant dans l’opposition dont certains cadres sont pressentis au sein du prochain gouvernement de cohésion nationale annoncée pour mi-septembre. Une stratégie que dénonce l’opposition qui, à travers cette marche, voudrait exhorter la population à ouvrir l’œil et le bon.        

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Vital Kamerhe, président national de l'UNC