Revue de presse américaine

Atteindre les étoiles est une ambition digne pour l'Afrique, Financial Times, 20 juillet 2016

En 2030, le Nigeria souhaite envoyer un astronaute dans l'espace. On aurait pensé qu’avec tous les problèmes rencontrés sur le terrain – de l’économie moribonde au terrorisme rampant de Boko Haram - la conquête de la dernière frontière serait la dernière chose à l'esprit du gouvernement. Pourtant, au Nigeria, comme dans plusieurs autres pays africains, la technologie spatiale déplace l'ordre des priorités de la politique.

Le week-end dernier, les astronomes sud-africains ont révélé l'existence de 1.300 galaxies lointaines, premières informations glanées par le télescope MeerKAT qui fut construit dans le désert de la province du Cap Nord. Le Nigeria a lancé cinq satellites depuis 2003. En dehors d'Addis-Abeba, située à 3.200 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’Observatoire Entoto de l'Ethiopie et son Centre de recherches sont devenus l'un des meilleurs endroits sur terre pour voir des images cristallines de la ceinture d'Orion.

Il serait facile de se moquer de ces efforts. Après tout, la plupart des gouvernements africains sont concernés par les défis terrestres: la pauvreté, l'analphabétisme, la malnutrition et la violence, pour ne citer que quelques-uns.
Cependant, les ambitions spatiales de l'Afrique en particulier, et des ses scientifiques plus particulièrement, sont des objectifs nobles pour des pays qui ont lutté depuis l'indépendance, en vue de tirer profit de la science pour le bien de leurs populations.

Tout d'abord, il faut noter que la recherche scientifique a des implications pratiques. La recherche spatiale nationale du Nigeria et de l'Agence de développement a lancé le NigeriaSat-1 en 2003 pour un coût de 13 millions de dollars. Construit par Surrey Space Technology du Royaume-Uni, il a été équipé de caméras d’haute résolution à infrarouge pour surveiller la production agricole et suivre la désertification conséquence à des criquets essaims.

Tout aussi important, l'espace stimule la recherche scientifique et universitaire en vue de forger un sentiment d'identité nationale. Le télescope MeerKAT a impliqué beaucoup de chercheurs Sud-Africains noirs à un haut niveau scientifique, selon Lord Boateng, syndic de l'Institut Planète Terre, une organisation non gouvernementale qui travaille pour l'autonomie scientifique de l'Afrique. Lord Boateng, était haut-commissaire en Grande-Bretagne quand l’appel d'offres fut lancé pour le projet. Ce genre de mission n’est pas une mince affaire.

Lorsque New Delhi a placé un satellite, à prix réduit en orbite en mars 2014, cela a déclenché un sentiment d'euphorie nationale profitant à une génération de scientifiques indiens.

La technologie spatiale ne peut pas faire fi des problèmes terrestres. Sans un bon fonctionnement des institutions, de bonnes écoles primaires et secondaires et des hôpitaux décents, le développement restera une chimère. Les projets de prestige peuvent constituer une diversion ou une opportunité. Pourtant, Lord Boateng déclare : "Une partie de la voie à suivre est de dire aux jeunes du Nigeria, vous pouvez être vous aussi un astronaute." Les enfants en Afrique ont de quoi rêver.
 

Les jeunes Africains s’en allument à un rythme alarmant, The Economist, 23 juillet 2016

En 2002, British American Tobacco (BAT), un grand fabricateur de cigarettes, a installé un cinéma temporaire autour de six villes nigérianes dans ce qu'il a appelé la "Rothmans Experience It Cinema Tour". La société a fait projeter "Ocean Eleven", "The Matrix" et d'autres blockbusters pour des foules de Nigérians, excités par les standards étrangers comme une haute qualité de son et des écrans larges. Pour ceux qui sont venus voir Brad Pitt manger des hamburgers et Keanu Reaves avaler des pilules rouges, BAT a fourni des packs gratuits de cigarettes Rothmans.

Le désespoir de l'industrie du tabac en vue de recruter des fumeurs africains s’est accru depuis. Dans la plupart des pays, le pourcentage de la population qui fume des cigarettes a diminué depuis 2000 et la plupart des exceptions se situe en Afrique.

Selon les données recueillies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les taux de tabagisme ont augmenté dans seulement 27 pays au cours des 15 dernières années, 17 sont en Afrique. Le Congo-Brazzaville a connu la pointe de consommation la plus stupéfiante: 22% des personnes fument régulièrement en 2015, contre 6% ailleurs en 2000. Près de la moitié des hommes congolais sont actuellement concernés.

"Les compagnies de tabac sont très astucieuses pour trouver des opportunités de marché, non seulement la ou se retrouvent les fumeurs potentiels, mais aussi du fait de la faiblesse des réglementations. L'Afrique est un marché idéal", dit Michael Eriksen, de la Georgia State University.

Particulièrement préoccupante est l’augmentation du nombre de jeunes fumeurs. Bien que les hommes africains en général fument moins que ceux vivant dans d’autres régions en développement, ce n'est pas le cas avec les jeunes garçons (environ 9% des garçons africains fument contre 8% au Moyen-Orient et 6% dans le Pacifique occidental). A ce rythme, l'Afrique fera face à une crise de santé publique plus forte que partout ailleurs dans le monde.

Nouveau vaccin contre le VIH  mis à l'essai en Afrique du Sud, CNN, 19 juillet 2016

Durban- Un vaccin contre le VIH sera mis à l'essai en Afrique du Sud plus tard cette année après avoir satisfait aux critères nécessaires pour prouver qu’il pourrait aider à lutter contre l'épidémie en Afrique.

En 2015, 2,1 millions de nouvelles infections ont été signalées - deux tiers d’entre elles en Afrique sub-saharienne. Un petit essai, connu sous le nom HVTN100, a eu lieu en Afrique du Sud en 2015 pour tester la sécurité et la force de l'immunité du vaccin. Deux-cent cinquante-deux volontaires sains ont été recrutés pour recevoir soit le vaccin, connu sous le nom ALVAC-VIH / gp120, ou un placebo en vue de comparer l'ampleur de la réponse immunitaire générée. Les résultats ont été présentés récemment lors de la Conférence internationale sur le sida 21 à Durban en Afrique du Sud.

« Ce fut un moyen de prévention pour voir si le vaccin s’avère efficace », a déclaré Linda Gail Bekker, directeur adjoint du Centre Desmond Tutu HIV à Cape Town, en Afrique du Sud et le président de l'International AIDS Society, qui dirige les essais de vaccins.
Ce vaccin a fait l’objet d'un essai historique en Thaïlande en 2009, il aura montré une première protection contre le VIH, avec une protection de 31% contre le virus. Cela a été suffisant pour déclencher l’enthousiasme des experts dans le domaine après des années sans succès.
« La question évidente qui se pose: Peut-on reproduire maintenant ces résultats et peut-on les améliorer avec un spectre plus grand, plus de profondeur et de puissance? » a déclaré Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, dont l'organisation parraine l'étude.