![]() Santé: la guerre dans la partie Est du pays met le système congolais à rude épreuveSamedi 15 Février 2025 - 10:15 L'escalade des violences due à la guerre que le Rwanda impose à la République démocratique du Congo (RDC) à travers ses supplétifs du M23 a accentué la crise sanitaire et humanitaire dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, mettant à rude épreuve le système sanitaire du pays.
Avec des chiffres à l'appui, le ministre de la Santé a fait savoir que la ville de Goma a enregistré 3 000 morts, dont 458 enterrés en seulement cinq jours, et 939 autres encore présents dans les morgues. Le bilan fait également état de 4 260 blessés. En outre, le Dr Samuel Roger Kamba a exprimé la préoccupation du gouvernement suite à la paralysie de l’administration dans cette partie du pays qui a une incidence sur les inhumations. Toutefois, il a averti que ces chiffres sont encore provisoires et minimaux, puisqu'ils ne concernent que les structures médicales accessibles à ce jour. Les infrastructures dans la ville de Goma, a poursuivi le ministre, ont aussi payé les frais de la guerre. "Certaines d'entre elles ont été directement attaquées par le M23, notamment trois centres de traitement de la mpox qui ont été vidés de leurs patients", a-t-il informé. Suite à la destruction de ces centrés de mpox, quelques malades ont été contraints de fuir. Selon le ministre Roger Kamba, sur 143 patients, seulement 43 ont été retrouvés après la prise de Goma. En conséquence, cette ville est non seulement exposée aux risques de maladies épidémiques telles que la variole du singe (mpox), mais aussi au choléra, avec déjà 92 cas identifiés. De plus, les dépôts de médicaments, de matériel médical et autres intrants fournis par des organisations humanitaires mondiales comme le Comité international de la Croix Rouge (CICR) et Médecins sans frontières ont été pillés. Selon le ministre, Goma ne dispose plus que d'une semaine avant l'épuisement total des stocks disponibles. Face à ce tableau catastrophique, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réussi à négocier avec les agresseurs de la RDC l’ouverture d'un corridor humanitaire passant par Nairobi, au Kenya, et Kigali, au Rwanda. Toutefois, le Rwanda a exigé le paiement de taxes avant de revenir sur cette décision. Le gouvernement congolais reste déterminé à garantir que ce corridor humanitaire permette d'acheminer non seulement les intrants et les équipements médicaux, mais aussi le personnel nécessaire pour répondre à la crise. “Les médecins présents sur place sont épuisés et une relève est impérative, notamment par l’envoi de chirurgiens, la ville ayant enregistré de nombreuses blessures par balle”, a ajouté le Dr Samuel Roger Kamba. En attendant que ces mesures soient pleinement mises en œuvre, le gouvernement, à travers le Centre de transfusion sanguine, a déjà commencé le colisage de 2900 poches de sang. Ces poches sont le fruit de la campagne en cours "Don du sang pour les FARDC et les Wazalendo", initiée par le ministère de la Santé. L’objectif est d’obtenir 5000 poches de sang. Par ailleurs, le gouvernement se prépare à envoyer des kits de traumatologie pour une prise en charge appropriée des blessés. L’ensemble de ces intrants et médicaments nécessaires sera acheminé à Goma par les organisations telles que l'OMS, le CICR et l'Ocha via Kigali et Nairobi. Blandine Lusimana Légendes et crédits photo :Le ministre de la Santé faisant le point sur la situation sanitaire et humanitaire en RDC / DR Notification:Non |