Santé : le Burkina Faso ratifie la convention Médicrime

Jeudi 24 Août 2017 - 12:30

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Ouagadougou vient de ratifier la convention Médicrime du Conseil de l’Europe. C'est une avancée majeure dans la lutte contre les faux médicaments, selon les experts.  Le Burkina Faso est devenu le 10e pays à  la signer.

Les pays africains sont les grands acteurs de la progression de la convention Médicrime contre le trafic de faux médicaments. Après la ratification par la Guinée, qui a permis l’entrée en vigueur de cet outil international en janvier 2016, le Burkina Faso lui donne un nouvel élan en devenant le 10e pays à la ratifier. 
La convention prévoit le franchissement de la barre des 10 ratifications entraîne la constitution d’un comité de suivi, dont le but sera de veiller à la mise en place effective des dispositions de ladite convention, et de favoriser l’échange d’expériences et de bonnes pratiques entre les Etats, selon les experts.
 Quelque 27 pays ont signé la convention Médicrime, et 10 d’entre eux l’ont ratifiée. Il s'agit de: Albanie; Arménie; Belgique; Burkina Faso; Espagne;  France; Guinée; Hongrie; Moldavie et Ukraine. Si l’Afrique est le continent le plus durement touché par les faux médicaments, la mobilisation des pays Ouest-Afriacains doit être saluée et encouragée.
 

La convention Médicrime

C' est le premier instrument juridique qui criminalise la fabrication et la distribution de faux produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité.  Ouverte à signature le 28 octobre 2011, la convention Médicrime compte aujourd’hui 27 Etats signataires.
Aujourd’hui près de 10 % du commerce mondial des médicaments sont des produits de contrefaçon. En cause notamment, une distribution de masse facilitée par Internet, une industrie très lucrative et peu risquée.
 

Rappels:
- Les faux médicaments tuent plus de 800 000 personnes par an en Afrique. 
- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 % de médicaments qui circulent dans les pays développés sont des contrefaçons, mais ce ratio peut atteindre 10 à 15 % dans les pays émergents et 30 % dans les pays en développement.
- Les pays africains sont en première ligne : selon l’OMS, 30 % à 70 % des médicaments qui se vendent en Afrique sont contrefaits.
- Les médicaments vitaux sont les premières cibles du trafic : les antibiotiques, les médicaments contre le paludisme, la tuberculose ou le sida.
- Certains médicaments falsifiés contiennent des substances toxiques. des poussières de peinture, de l’antigel, de la mort au rat, du mercure. 
- L’ingestion de ces produits peut provoquer des pathologies, des handicaps, voire la mort.
- Ce marché lucratif rapporterait, selon la Fondation Chirac, quelque 200 milliards d’euros par an (132 000 milliards de FCFA), pour un rendement 20 à 45 fois supérieur à celui du trafic de drogue. 

 

Noël Ndong

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