Santé : l’Europe des pharmacies en guerre contre les médicaments contrefaits

De grands groupes pharmaceutiques européens s’engagent à mettre finalement à disposition, notamment des pays en développement, les médicaments génériques. C’est là une des parades contre la vente en Afrique et dans le monde de médicaments à la qualité douteuse, dont les principes actifs n’existent  - quand ils sont signalés – que sur les emballages. Beaucoup d’entre eux ne sont médicaments que de nom. Les industries européennes du médicament veulent attirer l’attention sur le danger que représentent les fameuses « pharmacies par terre ».

Les pharmaciens d’Europe estiment qu’il y a péril en la demeure. Non seulement la contrefaçon des médicaments cause un manque à gagner certain aux économies des pays, mais ceux-ci sont surtout un danger pour la santé humaine. Selon de récentes estimations de l’Organisation mondiale de la Santé, OMS, les faux médicaments ou les médicaments contrefaits constituent, dans certains pays en développement, jusqu’à la moitié des médicaments en circulation. Dans certaines zones d’Afrique et d’Asie, ils constituent 30% des stocks pourtant normalement constitués et vendus.

« Le temps est venu pour que nous tous, sous le contrôle des autorités européennes et nationales, fassions fonctionner au mieux un système pouvant garantir aux patients européens un accès sécurisé au médicament », estime l’EGA, l’association européenne des médicaments génériques. Il faut veiller en amont et en aval parce que le faux médicament, même quand il est vendu dans les pays pauvres, est bien fabriqué quelque part. « Il sera de très grande utilité que nous mettions un terme à la pénétration des médicaments volés ou contrefaits dans les filières de la légalité », indiquent les professionnels du secteur.

Ceux-ci représentent de grands groupes pharmaceutiques européens comme l’EFPIA (Fédération européenne de l’industrie et des associations pharmaceutiques d’Europe). Ils ont adhéré au système de veille connu sous son intitulé anglais de European Stakeholders Model. En Italie, l’AssoGenerici (association nationale du médicament générique) a été parmi les dernières à se joindre au mouvement et à la volonté de garantir la sécurité mondiale des médicaments produits en Europe.