S’attaquer à la racine du mal pour venir à bout des migrationsSamedi 3 Décembre 2016 - 12:24 Pour l’Italie, il ne fait aucun doute que la misère et la pauvreté sont à la base des flux de migrants clandestins qui prennent son territoire d’assaut. L’approche italienne de lutte contre les flux migratoires, déclinée dans le plan Migration compact, n’a pas vraiment l’air de séduire les pays membres de l’Union européenne. Mais Rome reste convaincue que pour combattre les migrations clandestines, il faut s’attaquer à plusieurs causes, dont la principale est la pauvreté. Créer des emplois dans les pays de provenance des migrants en Afrique serait une parade efficace. « Nous sommes d’accord, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et nous, que pour assécher les flux migratoires, nous devons développer une action plus rapide en Afrique », a dit vendredi le ministre italien des Affaires étrangères, dans une interview à la presse allemande. Paolo Gentiloni qui se dépense sans compter pour un retour à la normalité dans un pays comme la Libye, point de transit de la plupart des migrants africains, est convaincu qu’il faut agir aux carrefours de passage de ces migrants. Et y créer des conditions d’attractivité. « Le problème, c’est (aussi) le Niger, pays de transit des réfugiés. Il faut y agir vite », soutient M. Gentiloni. Il a parlé du plan de 500 millions d’euros prévus par l’Union européenne en faveur des principaux pays de provenance des réfugiés, un budget qui a été « renforcé par d’autres moyens ultérieurs mis dans la balance par l’Allemagne, la France et l’Italie ». Mais aussi limpide que soit l’analyse, la preuve par les faits ne suit toujours pas. Les migrants continuent d’affluer en Italie. Il a, par ailleurs, pointé du doigt un manque de solidarité manifeste au sein de l’Union européenne. « L’Italie n’acceptera jamais une Europe qui se montre inflexible sur des décimales de balance budgétaire mais plus tolérante avec ceux qui ne sont pas prêts à mettre les décisions communes en pratique ». De tout temps, Rome dénonce la propension des pays d’Europe de l’Est à ériger des murs contre les migrants, en se servant de l’argent européen (« y compris italien ! ») tout en refusant d’obéir aux mesures de répartition des migrants prises par l’Union européenne. Lucien Mpama Notification:Non |