Sécurité intérieure : la Grande Bretagne suspend son aide à la réforme de la police

Mercredi 26 Novembre 2014 - 16:45

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Les allégations de tueries imputées aux éléments de la police pendant le déroulement à Kinshasa de l’opération Likofi entre novembre 2013 et février 2014 auront influencé la décision de la coopération britannique à travers son Department for International Development (DFID).

http://downloads.unmultimedia.org/photo/medium/348/348620.jpgLa décision de la coopération britannique à travers son DFID, qui passe pour l’un des principaux bailleurs pour la réforme de la police congolaise, résulte d’une réunion que ses membres ont eu avec le ministre de l’Intérieur Richard Muyej, au lendemain de la publication le 18 novembre du dernier rapport de l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) sur la situation des droits de l’Homme en RDC. La Grande Bretagne qui tenait à avoir la version du gouvernement par rapport aux allégations de dérapages ayant caractérisé l’opération de police dénommée « Likofi » destinée à combattre le gangstérisme urbain. Il appert, à l’issue de cet entretien, que les explications fournies par le ministre de l’Intérieur n’ont pas convaincu ses hôtes qui ont décidé de surseoir leurs engagements en matière de coopération militaire avec la RDC. Concrètement, la Grande Bretagne suspend son aide financière à la police nationale congolaise en attendant de voir clair dans cette affaire.

En fait, il faut dire que les allégations de tueries imputées aux forces de police pendant le déroulement de cette opération à Kinshasa auront influencé la décision de la Grande Bretagne. D’après HRW, la police avait tué au moins cinquante et un jeunes hommes et adolescents, et fait disparaître trente-trois autres lors de cette action anti-banditisme. Entre-temps, le dernier rapport du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC  qui établissait à quarante et un au minimum le nombre des victimes de ladite opération (neuf exécutions sommaires et trente-deux disparitions) reste toujours pendant.

Et face à toutes ces accusations, le gouvernement se défend en  affirmant que quelques-uns des officiers coupables (ils sont cinq au total) ont été condamnés pour meurtre pendant que la justice s’emploie à enquêter sur les allégations de HRW.

            

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Deux éléments de la police en poste