Sénégal : Khalifa Sall graciéLundi 30 Septembre 2019 - 15:03 Le président sénégalais, Macky Sall, a signé le 29 septembre, un décret graciant l'ancien maire de Dakar, condamné à cinq ans d'emprisonnement par la justice. L’ex-maire de Dakar purgeait une peine de cinq ans pour escroquerie des deniers publics. Il a retrouvé la liberté à la faveur d’une grâce présidentielle. Cette libération est une victoire pour Abou Diallo, coordonnateur du Front citoyen pour la libération de Khalifa Sall. « C’est 1,2 million de personnes qui ont signé la pétition, et de la diaspora aussi qui n’arrêtait pas de faire des marches, des caravanes, des sit-in. Aujourd’hui, c’est la victoire du peuple et l’honneur de Khalifa qui est resté presque neuf cents jours dignement sans demander de grâce». Le geste du président Macky Sall, selon des observateurs, marque une volonté d’apaisement . De source proche de la présidence de la République, cette décision a été mûrement réfléchie. Le président a tranché, rendant sa liberté à l'un de ses plus farouches opposants et lui tendant la main par la même occasion. Une grâce, mais qui n’efface pas la condamnation, a-t-on appris. Pour Malick Kebe, le dossier n’est pas clos. « Khalifa Sall n’est qu’une victime d’une cabale politique. Le combat continue. Khalifa Sall, c’est le candidat futur présidentiable du Sénégal. Nous nous préparons à ce que Khalifa Sall soit réhabilité », a-t-il déclaré. Beaucoup de Sénégalais, en effet, ont déjà en tête la présidentielle de 2024. Durant les deux années et demie de détention de Khalifa Sall, son camp comme ses partisans sont restés soudés. Ils n’ont pas cessé de dénoncer une incarcération politique, ce dont s’est toujours défendu le pouvoir. Les tentatives judiciaires pour participer à la présidentielle de 2019 étaient alors restées vaines. En prison à Rebeuss depuis 2017, l’homme aura purgé près de la moitié de sa peine de cinq ans pour « faux en écriture et escroquerie portant sur les deniers publics ». L’affaire dite de la « caisse d’avance », très médiatisée dans le pays, portait sur la gestion de la mairie de Dakar, qu’il avait remportée en 2009 et 2014. Khalifa Sall a été reconnu coupable du détournement d’environ 2,5 millions d’euros, prélevés entre 2011 et 2015 sur les caisses de la ville. L’homme de 63 ans nie ces accusations, arguant que les maires de Dakar ont toujours eu à leur disposition une somme destinée à leur action politique. Les ennuis de cette figure du Parti socialiste sénégalais avaient débuté lorsqu 'elle s’était désolidarisée de la coalition bâtie autour du président Macky Sall. Khalifa Sall a toujours considéré que les poursuites contre lui visaient à l’empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2019, ce qu’avaient démenti les responsables de la majorité. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |