Sommet États-Unis-France : le financement de la paix en Afrique s’invite aux échanges diplomatiques entre Barack Obama et François Hollande

Mardi 11 Février 2014 - 18:48

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Le président français François Hollande est en visite d’État chez son homologue américain, Barack Obama, du 10 au 12 février

Pour la première journée du sommet, François Hollande et Barack Obama se sont engagés pour un accord ambitieux sur le climat et pour le partenariat transatlantique. « Alliés, nous l’étions au temps de Jefferson et de La Fayette, alliés nous le sommes encore aujourd’hui, amis nous le sommes pour toujours », a déclaré le président français lors de la visite de l’ancienne plantation de Thomas Jefferson (le domaine de Monticello), une figure emblématique de l’indépendance américaine. Un lieu qui « symbolise l’amitié entre la France et les États-Unis », a estimé le président américain, qui a salué Thomas Jefferson « le fervent francophile », ambassadeur à Paris de 1785 à 1789.

Dans une tribune commune publiée le 10 février par Le Monde et le Washington Post, les deux chefs d’État ont détaillé leurs axes de collaboration, et se disent prêts à faire « franchir un nouveau cap » à l’alliance franco-américaine. « Enraciné dans une amitié de plus de deux siècles, notre partenariat toujours plus étroit constitue un modèle de coopération internationale », peut-on lire, conscient tous les deux « qu’un pays ne peut pas à lui seul venir à bout des défis transnationaux ». Barack Obama et François Hollande se sont aussi engagés à faire aboutir le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis. Barack Obama a d’ailleurs promis à François Hollande son soutien pour faire en 2015 de la conférence de Paris et la lutte contre le réchauffement climatique, un succès.

Les échanges entre les deux chefs d’État porteront aussi sur le nucléaire iranien, la coopération économique, l’Otan, l’Union européenne (UE), le terrorisme, la Syrie, la croissance, l’emploi et l’Afrique.

L’Afrique, terre du nouveau partenariat France/ États-Unis

Au sujet de l’Afrique, ils pensent que « plus qu'ailleurs, c'est peut-être [là-bas] que [leur] nouveau partenariat trouve son expression la plus visible ». La France veut obtenir de son allié américain davantage de soutien militaire et envisage même des opérations ponctuelles conjointes. La visite du président français aux États-Unis et la tournée africaine de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’est pas une simple coïncidence de calendrier. Avec près de 5.000 soldats engagés directement ou prêts à s’engager dans des opérations militaires en Afrique, l’ex-gendarme d’Afrique a atteint peut-être une limite, surtout financièrement. L’intervention au Mali a coûté plus cher que prévu. Il est temps d’amoindrir la facture, avant l’officialisation de la poursuite du mandat de l’opération Sangaris en Centrafrique.

Ceci va constituer une rupture avec les politiques du passé de la France, qui veut faire comprendre aux Européens et aux Américains que le continent africain doit relever de la sécurité collective. D’ailleurs, dans un passé encore récent, au Mali notamment, la France a bénéficié de l’aide américaine en matière de renseignement et de logistique. François Hollande devrait convaincre son homologue américain du bien-fondé de mener ensemble la lutte contre le terrorisme, contre la drogue et le djihadisme dans le Sahel. D’ailleurs les deux pays partagent au quotidien des renseignements obtenus par leurs drones respectifs basés à Niamey (Niger), contribuent à la formation, à l’entraînement des forces de sécurité du Sénégal à la Somalie.  

En Centrafrique, les forces françaises de l’opération Sangaris et de la Misca, bénéficient du soutien américain par un appui logistique via les ponts aériens. C’est grâce aux avions américains que les troupes rwandaises et burundaises ont débarqué à Bangui. Une entente devient nécessaire sur tous les plans entre la France et les États-Unis dans cette Afrique toujours crisogène, à cause des conflits récurrents et résurgents.  

Au Mali comme en Centrafrique, deux pays totalement enclavés et dépendant pour leur survie de l’aide internationale, la question de la durée et de la finalité des missions de l’armée française doit être posée.

 

 

 

Noël Ndong