Soudan: le général Ibn Auf remplacé à la tête du Conseil militaire de transitionSamedi 13 Avril 2019 - 15:17 Le ministre soudanais de la Défense n'aura tenu qu'à peine une journée. Forcé par la rue, il a, lui aussi, annoncé sa démission, le 12 avril, dans la soirée, remplacé par Fattah Abdelrahman Burhan, une personnalité plus consensuelle. Abdel Fattah Abdelrahman n’est pas connu du grand public. On a entendu parler de lui en février dernier, lorsque Omar el-Béchir le nomme inspecteur général, c’est-à-dire numéro trois de l’armée. Peu avant, le Conseil militaire de transition avait annoncé que le président déchu, Omar el-Béchir, serait jugé au Soudan pour les crimes dont il est accusé, et qu'il ne serait pas extradé pour répondre d'accusations de crimes de guerre. Le président du Conseil militaire de transition a, par ailleurs, promis qu'il restituerait le pouvoir à un gouvernement civil et que la période transitoire pourrait même ne durer qu'un mois. Le général Omar Zaïne al Abidine, qui dirige le comité politique du Conseil militaire, a assuré que l'armée n'avait pas l'intention de conserver le pouvoir et que la solution à la crise traversée par le Soudan viendrait des manifestants. « Nous sommes les protecteurs des revendications du peuple. Nous ne sommes pas avides de pouvoir », a-t-il déclaré. Lui aussi lieutenant-général de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane était, jusqu'à sa nomination, inspecteur général des Forces armées soudanaises. C'est un officier supérieur moins clivant que son prédécesseur. Au Conseil militaire, on pense qu'il sera mieux accepté par la rue d'autant plus qu'il pourrait vite céder son autorité à un gouvernement civil comme le demandent la rue et l'Union africaine. On suivra, avec intérêt, comment évolueront les relations entre la nouvelle équipe au pouvoir à Khartoum (militaire ou civile) et les pays de la région. En Centrafrique où l’accord de paix avait été signé sous la supervision de l'Union africaine, mais aussi d'Omar el-Béchir, en février dernier, le président Faustin-Archange Touadéra a déjà rassuré que cet accord n’était pas mis en cause suite à la destitution du président soudanais. Il y a aussi le Sud Soudan, très riche en pétrole. Enfin, le Tchad où Idriss Déby Itno avait réussi, en faisant la paix avec Omar el-Béchir, à stabiliser sa frontière au niveau du Darfour d'où partaient des attaques des rebelles tchadiens pour le chasser du pouvoir. Les événements se bousculent au Soudan où on ne sait pas combien de temps durera le nouveau venu, Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |