Soudan : regain de violences au DarfourMardi 26 Janvier 2016 - 12:16 Le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a indiqué lors d’un compte-rendu devant le Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, que près de 10.000 personnes ont été déplacées par les combats déclenchés la semaine dernière entre les forces gouvernementales et les rebelles au Darfour, dans l’Ouest du Soudan. Estimant que le processus de paix au Darfour demeurait incertain en raison de la reprise des combats, Hervé Ladsous a déploré le fait que d’importants mouvements armés et partis d’opposition continuent de boycotter le dialogue national. « La reprise du conflit armé dans la région du Djebel Marra, ainsi que des affrontements dans l’Ouest et le Nord du Darfour, marquent la fin de la brève accalmie observée pendant la période couverte par le rapport », a-t-il souligné. « Quelque 8.403 civils, des femmes et des enfants pour la plupart, ont trouvé refuge » dans les alentours d’une base de la Minuad, près de la ville de Sortoni dans l’Etat du Darfour-nord, a indiqué dans un communiqué la mission, engagée au Darfour depuis 2007. Le bureau des Affaires humanitaires (Ocha) a, en ce qui le concerne, fait état de quelque 2.385 personnes qui ont aussi été déplacées à Tawila dans le Darfour-nord. Malgré l’annonce le 1er janvier de l’extension du cessez-le-feu unilatéral par le président soudanais Omar el-Béchir dans la région de Djebel Marra, des incidents sont survenus, les bombardements aériens ont repris. Et les affrontements entre les forces gouvernementales et l’Armée de libération du Soudan/faction Abdul Wahid se sont intensifiés au cours de ce mois de janvier. « Dans ce contexte de reprise des confrontations militaires, le processus politique visant à résoudre le conflit par le dialogue demeure fragmenté et les progrès sont jusqu’ici limités », a noté le secrétaire général adjoint. Hervé Ladsous a exprimé son inquiétude concernant l’impact de la reprise des affrontements sur la population civile du Djebel Marra, et a souhaité que les négociations sur une cessation des hostilités – avec la participation de tous les mouvements, y compris celui d’Abdul Wahid – puissent aboutir à une conclusion positive et permettent de mettre fin aux souffrances de la population. En 2003, des rebelles non arabes s’étaient soulevés pour réclamer la fin de la « marginalisation économique » du Darfour et un partage du pouvoir avec le gouvernement de Khartoum dominé par les Arabes. Depuis, les combats n’ont jamais cessé même s’ils sont parfois moins intenses. Du fait de ces violences qui se poursuivent au Darfour, le président soudanais, Omar el-Béchir est recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI), notamment pour crimes de guerres, crimes contre l’humanité et génocide dans cette région. L’an dernier, il a décrété une trêve au Darfour, dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-sud, qu’il a prolongée d’un mois le 31 décembre. Nestor N'Gampoula Notification:Non |