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L'intrusion des réseaux sociaux dans le traitement des informations !

Samedi 1 Mars 2025 - 16:37

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Au sens noble du mot, l’information est un produit fini assorti d’un fait traité en toute objectivité avant d’être publié. Ceci pour la débarrasser de tout mensonge ou de toute subjectivité. Ce travail est loin aujourd’hui d’être celui des « spécialistes » des réseaux sociaux qui se lancent dans cette bataille sans avoir reçu quelques prérequis déontologiques du journalisme. 

En d’autres termes, avec le bouillonnement actuel des réseaux sociaux, tout le monde se dit maladroitement « journaliste » parce que, semble-t-il, il a la possibilité et la facilité de déverser dans le public non pas des informations vérifiées et vérifiables, mais des nouvelles montées de toutes pièces. Or, cette façon de faire le discrédite car, il se comporte en « amuseur public ». Pour paraphraser Henry H. Schulte et Marcel P. Dufresne dans leur manuel « Pratique du journalisme », le journalisme s’intéresse alors au traitement de l’information sous toutes ses formes et son but est d’enseigner à tous ceux qui voudront se lancer sur cette voie, le comment trouver et présenter une information d’intérêt public digne de ce nom.

D’où la nécessité d’une objectivité et d’une sincérité qui ne devraient pas souffrir d’une quelconque négligence de la part de celui qui caresse ces soi-disant réseaux sociaux pour informer. Mais, les pirates ont envahi ce noble métier de la communication et le résultat, c’est ce que produisent aujourd’hui ces fameux réseaux sociaux. Le public se met maintenant avec eux à consommer des « déchets informationnels » couramment appelés intox, fake news, diffamations, dénigrements, mensonges et autres. Où allons-nous avec cette nouvelle race de « journalistes sans formation de base » ?

A dire vrai, les ¾ des informations que ces spécialistes des réseaux sociaux déversent dans l’opinion ne sont constitués que de subjectivité et des faits erronés ou encore de la pire imagination. Ces gens-là sont capables de tout. Ils peuvent distraire l’opinion ou la désorienter ou encore de la manipuler à leur guise. Certains se disent même des influenceurs, parce que leurs mensonges vont très loin. Encore que ces plateformes que nous ne citerons pas ici ont occasionné toutes les formes d’arnaqueurs.

Ces gens-là publient tout ce qu’ils voient et entendent sans passer par l’exigence journalistique qui est « le traitement de l’information ». Ils injectent des virus sociaux dans l’opinion pour créer des déchirements ou même des soulèvements.  Nous ne disons pas ici que des journalistes ne peuvent pas commettre des erreurs. Mais le journaliste, une fois l’erreur commise, est capable de revenir sur cette information qui a été peut-être, selon les circonstances, mal donnée par sa source.

Yves Agnès dans « Manuel de journalisme » dit : « Il faut rappeler que l’information journalistique est la description de la réalité sociale, pas sa reconstitution. L’imagination n’a rien à faire ici. Il est grave d’inventer un détail dans un article pour rendre plus crédible, ou plus croustillante la narration de l’événement ». Or, ce que font des spécialistes des réseaux sociaux aujourd’hui, c’est l’invention remarquée et remarquable des faits qui n’existent même pas pour la plupart.

Ceci étant, vous spécialistes des réseaux sociaux, cessez d’injecter de la souillure dans l’opinion car, en le faisant, vous participez à la destruction des cités.

A bon entendeur, salut !    

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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