Opinion
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Et pourtant les forêts, les eaux et les terres peuvent abonder nos marchés !Samedi 4 Janvier 2025 - 16:56 Si nos marchés continuent à nous offrir en quantité négligeable et minimale tout ce que l’organisme humain en a besoin pour son bon fonctionnement bio-physiologique et pour son métabolisme bien assuré, le concept de « manger-bio » restera toujours un vain mot. A dire vrai, trop de congelés et de surcongelés abondent dans nos marchés alors que le pays dispose d’innombrables zones de forêts, de rivières, de fleuves et de terre. Si elles sont exploitées et utilisées à bon escient, elles pourraient sortir le pays de cette dépendance alimentaire interminable qui ne dit pas son nom. Bref, nos marchés n’offrent rien du tout à la population et le peuple a faim à cause à la fois de la rareté des aliments et de la cherté de ceux-ci, et c’est cela qui cause des tensions au niveau du panier de la ménagère. Oui, des zones agricoles protégées, une initiative très louable pour le pays. Cette initiative trace déjà sa trajectoire, mais les produits agricoles issus de ces zones sont encore trop circonscrits, autrement dit sédentarisés, car on ne peut pas comprendre qu’un sac de farine de foufou produit par exemple à Madingou, dans la Bouenza, qui coûte 20 000FCFA puisse être vendu au prix de 55 000FCFA ou 65000FCFA respectivement à Pointe-Noire ou à Ouesso, dans la Sangha, alors que ces trois localités sont d’un même pays. Un kilo de viande sorti fraîchement d’un abattoir de Brazzaville qui coûte 2 500FCFA est vendu à 6 000FCFA à Owando ou à Impfondo. Dans le même ordre d’idées, trois doigts de banane, une poignée de piments, un tas de légumes et un ananas d’une dimension moyenne ont des prix disparates et disproportionnés dans les marchés domaniaux d’une même ville. Et pourtant, on est bien là sur le même territoire d’un même pays. Alors où est le manger-bio, si la population a des grosses difficultés pour s’acheter aux prix raisonnables quelques rares aliments qui sont sur nos marchés ? Or le manger-bio, comme disent les extraits des thèses de l’Organisation mondiale de la santé, contribue énormément à la bonne santé de la population et en dernière analyse au développement socio-économique du pays, car un peuple qui n’est pas en bonne santé produit peu. Encore que la création tous azimuts des unités de production favorisera en partie la résolution de la question du chômage avec l’emploi de la main-d’œuvre locale, par exemple. Le Congo, avec une population qui avoisine les 6 millions d’habitants, ne devrait pas trop souffrir du problème du « manger-cher » ou de ne pas « manger-bio », car des forêts, des fleuves, des rivières, des savanes, des plaines et des terres sont prêts à offrir des produits agro-pastoraux et halieutiques qu’il faut afin que la population mange « moins cher » et « trop bien », car ces espaces écologiques sont les vraies « mères nourricières » d’une nation. Avec cette sempiternelle problématique de la dépendance alimentaire, que deviendra le pays dans la zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf) qui proposerait d’éliminer d’ici à quelques années les droits de douane sur les produits représentant 90% des lignes tarifaires? Or ce régime exige de rehausser les capacités de production et d’exploitation et d’intensifier le commerce interne et international, conformément au décret ministériel n°2019-160 du 26 juin 2019. Et si la production d’aliments ne s’intensifie pas, le pays sera tout simplement « broyé » par les autres et l’on continuera d’importer des aliments. Alimentons nos marchés domaniaux par la production accrue d’aliments et cela redonnera de l’équilibre au niveau du panier de la ménagère et le pays sera bien compétitif dans le concert des nations avec la Zlécaf qui pointe à l’horizon, car le contraire est déplorable. A bon entendeur, salut !
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |