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Succession

Jeudi 23 Octobre 2014 - 10:34

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La fin tragique du grand patron de Total nous met brutalement face à cette vérité fondamentale que la vie est faite d’aléas imprévisibles auxquels il convient malgré tout de se préparer. Au-delà de la tristesse qu’elle provoque chez ceux qui entretinrent avec cet homme des relations amicales, elle doit nous amener à réfléchir aux conséquences probables ou possibles de sa disparition.

Disons, sans grand risque de se tromper, que le successeur de Christophe de Margerie n’aura pas la vision de l’Afrique et des Africains que celui-ci avait acquise au fil des années passées à la tête du puissant groupe pétrolier français. Confronté à une situation interne difficile à gérer car il n’aura sûrement pas le charisme de son prédécesseur et pris dans la spirale descendante des cours du pétrole qui marque le temps présent, le nouveau patron de Total devra gérer des tensions qui ne lui laisseront guère le temps nécessaire pour converser avec les partenaires africains de la compagnie.

Pour dire les choses de façon crue, nous devons nous attendre à ce que les liens privilégiés que Christophe de Margerie avait noués sur le continent se desserrent. Certes les filiales de la compagnie, si elles sont bien gérées, poursuivront leur marche en avant pour le plus grand bien des pays dont elles exploitent les richesses naturelles, mais il est permis de douter qu’elles bénéficient demain, au siège de la compagnie, dans le quartier de La Défense à Paris, de l’attention, de l’écoute dont elles bénéficiaient depuis plus de dix ans.

Il ne sert évidemment à rien de se lamenter d’un tel changement, mais il est essentiel d’en anticiper les effets et, si possible, d’en bloquer les conséquences négatives. Total, tout comme Eni, tout comme Bolloré, tout comme les autres entreprises de dimension mondiale qui oeuvrent au Congo, est un partenaire incontournable, un acteur clé de notre marche vers le développement durable. Il importe donc au plus haut point que, sitôt passé le temps du deuil et du recueillement, le Congo fasse entendre, avec force, sa voix et celle de l’Afrique centrale au plus haut niveau de la compagnie afin de rappeler les enjeux de la coopération que Christophe de Margerie avait su instaurer.

C’est le plus bel hommage que les pays comme le nôtre peuvent lui rendre.

Jocelyn Francis Wabout

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Édition Quotidienne (DB)

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