Commerce mondial: l'Afrique a le potentiel de devenir un moteur majeur

Mardi 22 Avril 2025 - 10:00

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Les auteurs d'un nouveau rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) estiment que l'Afrique peut transformer ses vulnérabilités économiques en opportunités grâce au commerce, à l'investissement et à l'intégration régionale.

Présenté par la secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, et le ministre ivoirien du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des petites et moyennes entreprises, Souleymane Diarrassouba,  le rapport 2024 sur le développement économique en Afrique souligne comment des réformes politiques audacieuses et des investissements stratégiques peuvent renforcer la résilience du continent face aux chocs mondiaux et créer de nouvelles opportunités économiques. " L'Afrique est confrontée à de graves défis, qu'il s'agisse de la volatilité des marchés mondiaux, du coût élevé de la dette ou des déficits d'infrastructures ",  a déclaré Rebeca Grynspan. Des défis sont aussi l'occasion de remodeler l'avenir économique du continent. "Grâce à des réformes audacieuses, à des investissements et à la mise en œuvre intégrale de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf), l'Afrique peut en sortir plus forte, plus résiliente et plus compétitive", croit-elle. Mais la dépendance de l'Afrique à l'égard des exportations de produits de base, les coûts élevés du commerce et la faiblesse des infrastructures la rendent très vulnérable aux chocs extérieurs.

Les principaux domaines d'action du rapport

Le document préconise la réduction de la dépendance vis-à-vis de marchés volatils. En effet, près de la moitié des pays africains dépend du pétrole, du gaz ou des minéraux pour au moins 60 % des recettes d'exportation, ce qui expose ces pays aux fluctuations des prix. Il est aussi question de libérer le potentiel du commerce régional car le commerce intra-africain reste l'une de ses plus grandes opportunités mais il ne représente que 16% des exportations totales. La plupart des échanges étant toujours dirigés vers l'extérieur du continent. La mise en œuvre intégrale de la Zlécaf pourrait créer un marché de 3 400 milliards de dollars. Mais pour libérer ce potentiel, il faut investir dans les infrastructures en développant les réseaux de transport, d'énergie et de techniques de l'information et de la communication, en rationalisant les politiques et les processus commerciaux tels que les douanes et en soutenant l'industrialisation.

Des mesures politiques pour un avenir meilleur

Le Rapport sur le développement économique en Afrique 2024 présente des stratégies clés pour transformer les défis en opportunités. A savoir des incitations à l’industrialisation -allégements fiscaux, coûts d’investissement réduits et prêts à taux d'intérêt abordables pour les entreprises qui investissent dans l'industrie manufacturière et la production pour les marchés régionaux - ; des mécanismes de gestion des risques, par la mise en place de fonds régionaux et de systèmes d'alerte précoce pour les risques liés au commerce, la mise en commun des ressources publiques et privées pour la planification d'urgence et l'assurance; des mécanismes de réponse aux crises par la création des mécanismes de financement du commerce pour soutenir les entreprises touchées par les chocs mondiaux, des aides à se tourner vers les marchés régionaux et à préserver les emplois.

Avec les bonnes politiques, l'Afrique peut renforcer sa résilience économique, réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et stimuler une croissance inclusive, selon la Cnuced. "La voie à suivre consisterait à transformer les vulnérabilités en opportunités durables grâce à des réformes audacieuses, à la collaboration régionale et aux investissements stratégiques", propose-t-elle.

Noël Ndong

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