Fête de Pâques : la Fondation Sounga en communion avec les détenus de la maison d’arrêt de Brazzaville

Le père Amour Mouzabakani de l’église Notre-Dame de l’Assomption, au cours de la messe d’action de grâce, a exhorté l’ensemble des détenus et tout le personnel présent par la résurrection de Jésus, crucifié, qui appelle à vivre dans un amour profond les uns envers les autres, en abandonnant la méchanceté.  S’appuyant sur les Saintes Ecritures, notamment le livre de Jean 20 :1-9, l’officiant a estimé que c’est un « Jésus-Christ ressuscité qui nous rend visite à travers la fondation Sounga ». L’abbé Amour Mouzabakani a rappelé aux détenus que « personne n’est en prison, vous êtes dans une maison de correction pour avoir mal agi, ou du moins, vous vous trouviez au mauvais moment et au mauvais endroit. L’Etat en tant que garant des droits et libertés des citoyens a cette obligation de vous éduquer ».

Se félicitant de la réception par la direction générale de l’administration pénitentiaire, le personnel de la maison d’arrêt et de correction de Brazzaville ainsi que les détenus, la présidente de la Fondation Sounga, Danièle Sassou N’Guesso, a rappelé que l’objectif de ce geste est un soutien aux personnes incarcérées, conformément aux recommandations du Seigneur qui nous invite à nous aimer les uns les autres, ainsi qu’à celles de cette organisation non gouvernementale. Elle a aussi traduit sa reconnaissance à l’aumônerie ainsi qu'à tous les ouvriers de l’éternel pour avoir célébré cette messe et disposé de leur temps pour communier tous ensemble.

« Tout au long de cette semaine de Pâques, j’attendais avec impatience ce dimanche parce que pour moi, c’est le jour que Dieu sait que quand Christ va ressusciter, ressuscitera avec lui tous ceux qui étaient morts en moi. Ce message de foi, je ne souhaitais pas le garder pour moi-même. Il était important que je puisse le porter à des personnes qui en ont peut-être plus besoin que moi. Parce qu’enfermé dans ces quatre murs, on peut se demander si parfois l’éternel nous a oubliés », a-t-elle justifié.

Se référant à la Bible, Danièle Sassou N’Guesso a cité l’exemple de ce prisonnier qui, une fois sorti, s’est retrouvé mis de côté par sa famille et qui a préféré revenir en prison pour avoir son morceau de poisson et son bout de pain. « Cette parole m’a toujours interpellée, je me suis dit comment des personnes qui étaient emprisonnées, une fois cette liberté gagnée, préféraient répartir encore dans ce lieu de servitude rien que pour de la tomate et de la salade. C’est un Dieu de compassion qui nous pardonne avant même que nous nous soyons pardonnés nous-mêmes. Alors, même lorsque vous êtes ici et même lorsque les portes de cette prison se referment, sachez qu’il vous a déjà pardonnés parce qu’il est éternellement miséricordieux, c’est le juste juge. Il est vrai que la justice des hommes doit aller à son terme parce que nous avons pêché et nous sommes tous pêcheurs », a rappelé la présidente de la Fondation Sounga qui n’a pas pu contenir son émotion.

Le directeur général de l’Administration pénitentiaire, le colonel-major Blaise Komo, a remercié l’aumônier national, la présidente de la Fondation Sounga et tous ce qui ont contribué à la réussite de cette activité.  « Nous avons plusieurs lieux de privation de liberté : les commissariats de police, les brigades de gendarmerie, des orphelinats, mais vous avez choisi la maison d’arrêt et de correction de Brazzaville, donc le milieu carcéral, et cela nous a touchés. Je crois que ce ne sera pas la dernière fois, je prie que cette expérience puisse continuer madame la présidente. Tant que Dieu vous donnera la force, faites votre travail, veuillez remplir votre office, nous serons toujours à vos côtés.  Pour évangéliser ce peuple, nous avons aussi besoin de vous », a souhaité Blaise Komo. Il a précisé que le Congo dispose de dix-sept maisons d’arrêt réparties sur toute l’étendue du territoire national.

Notons que le don de la Fondation Sounga était composé de plus de 800 kits dont des sacs de riz, des bidons d’huile, des cartons de spaghetti, des serviettes hygiéniques.