Télécommunications: œuvrer pour réduire les coûts du roaming en Afrique centraleMardi 24 Septembre 2019 - 17:15 Coûts élevés des appels, manque de véritables projets finançables destinés à interconnecter les villes, des lois adoptées mais non appliquées : l’accès au roaming en Afrique centrale demeure un « problème entier », selon le Comité intergouvernemental des experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique qui débattent, du 23 au 27 septembre à Malabo, en Guinée équatoriale, sur les transformations numériques.
« L’Afrique centrale a commencé à se préoccuper du roaming bien avant toutes les autres sous-régions du continent. Mais, rien n’est fait ni appliqué à ce jour », se désole Jean-Jacques Massima-Landji, représentant de l’Union internationale des télécommunications en Afrique centrale et à Madagascar. A titre d’exemple, a-t-il précisé, un coup de fil entre le Gabon et le Cameroun (deux pays frontaliers) peut coûter jusqu’à deux mille francs CFA, un montant qu’un opérateur peut encaisser et envoyer à l’étranger sans que la sous-région n’en tire profit. Le roaming pose un problème d’intégration numérique en Afrique centrale où le taux d’accès à l’internet et à d’autres services liés à la digitalisation demeure faible. " Défiscaliser tout le secteur numérique" La transformation numérique dans la sous-région est avant un défi culturel et mental d’autant plus que la zone utilise la même technologie que les pays développés, ont souligné des experts, appelant les dirigeants politiques à lever toutes les barrières qui freinent son expansion. Un dialogue de haut niveau sur le numérique a dominé la session de Malabo, où il a été relevé que les plans stratégiques et les lois adoptés, puis les accords signés pour la digitalisation de la sous-région n’ont jamais connu un début d’application. A cela il faut ajouter une fiscalité surévaluée. « Les Etats doivent défiscaliser tout le secteur numérique, sinon l’Afrique centrale va rater cette quatrième révolution industrielle », a suggéré Massima-Landji, conseillant aux gouvernants de « légiférer de manière à laisser aux ONG et au privé la possibilité d’agir ». Face à cette situation, certaines institutions financières demandent à la fois aux Etats et au privé de monter des projets bancables de digitalisation. « Les problèmes de financement sont essentiels. On ne sait pas les mobiliser. Souvent on a beaucoup d’idées, des programmes, mais pas de projets », a indiqué Marcel Ondélé, vice-président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale. « Les projets ne sont pas bancables parce qu’ils manquent souvent de dimension de bonne gouvernance », s’est-il indigné. La Rédaction Légendes et crédits photo :1- Un panel du Comité intergouvernemental des experts/ DR
2- Les participants /DR Notification:Non |