Théâtre : Alex fait feu de tout bois !

Vendredi 31 Mars 2023 - 14:38

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Alexandra Guénin, auteure, comédienne et directrice de Théâtre à la carte, s’apprête « à déporter » la culture du 242 de Pointe-Noire à Cayenne en passant par Limoges pour sa nouvelle pièce « Bois Diable » 

 

 

C’est un courriel dans la boîte, avec l’en-tête « Les Francophonies – Des écritures à la scène » : «  Nous avons le plaisir de... » . Le genre de courriel qui commence bien et qui te met direct un smiley en pleine tronche pour le restant de la journée.  La tronche, c’est celle d’Alex, montée sur ressorts et plus expressive que ça tu meurs !  Sang créole dans les veines et gouaille dans la voix,  Alex est femme de théâtre et femme de...  son théâtre : à la carte et du 242 ! Mais au loin du 242, les sirènes de l’international font entendre leurs voix : « Nous vous accueillerons en résidence d’écriture à la Maison des auteurs des Francophonies dans le cadre de notre programme Découvertes consacré aux jeunes autrices ».  Cool, reste à checker une résa pour un billet d’avion ! Car cette maison là se trouve à Limoges, commune en Nouvelle Aquitaine, dans le Sud-Ouest de la France, accessoirement connue pour sa porcelaine  et, dans cette maison, Alex va pouvoir ciseler un mois durant l’écriture de sa prochaine pièce de théâtre. Autant dire que ça déchire grave. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, la célèbre Penda Diouf, auteure et comédienne française naturalisée sénégalaise, sera son accompagnatrice.

C’est donc en France qu’Alex va plonger bille et plume en tête dans l’encrier de sa  prochaine pièce de théâtre intitulée « Bois Diable », un titre qui n’a rien d’une injonction à Satan pour sabrer le champagne à la lecture de cette bonne nouvelle.  Oui, mais alors ? Alex nous dit tout : «  Bois Diable est une fable surréaliste retraçant l’histoire d’un homme apprenant le décès, dans d’étranges circonstances, de son père au Congo. 

Lors de la veillée, son esprit cartésien se heurte à des croyances peuplées d’esprits et de prophéties anciennes  qu’il avait jusque là ignorées.  Sa quête de réponses entraîne l’homme à traverser l’Atlantique pour se rendre jusqu’en Guyane où l’arbre du kapokier, dit bois diable, chuchote des histoires sans âge,  où les esprits malins, les Baclou,  sillonnent les faubourgs de Cayenne à visages découverts ».  Ok, nous voilà à comprendre de quel bois se chauffe l’imagination fertile d’Alex et c’est même chaud bouillant : «  C’est une création en mouvements, à l’image de la vitalité afro-créole, traversée de rythmes, de danses, de chants, de musiques. Elle est née d’un constat du déficit d’enseignement de l’histoire de la déportation et de la  créolisation occasionnées par le commerce triangulaire où 2 à 3 millions d’Africains furent déportés de leurs terres natales vers les Amériques. Au-delà de son écriture en France, l’aventure se prolongera en résidence avec de nombreux comédiens  de nationalités différentes en Guyane, là où je suis née  »,  ajoute Alex.

Pour  prendre forme, cet ambitieux projet, porté par Théâtre à la carte 242 (Congo) et Expédition Invisible  (France), société de production audiovisuelle et de spectacles ayant notamment produit le film "Kongo", aura bénéficié de l’apport des précieux conseils de Gaëlle Médélus, directrice déléguée de l’Institut français de Pointe-Noire. Et l’arbre du kapokier de nous chuchoter  « Bravo les filles »  !

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Photo 1et 2: Alexandra Guénin/DR

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