Théâtre : « Bongolatrices » à l’affiche à Genève

Comédienne et metteure en scène, Maguy Kalomba a posé ses valises à Genève depuis le 2 octobre dernier. Elle va entrer en résidence à partir du 23 octobre, une semaine avant la première de Bongolatrices au Grütli.

Elle y est à l’affiche les soirées du 30 octobre au 5 novembre. La remarquable performance de Maguy Kalomba lors de ses précédentes représentations de son solo sur les planches du Théâtricul, toujours à Genève, l’an dernier, lui a valu cette nouvelle invitation dans la seconde ville la plus peuplée de Suisse.

En effet, en mars 2022, avant même Kinshasa, Genève découvrait l’indéniable talent de la comédienne qui y joue plusieurs personnages avec une maîtrise déconcertante. Parmi eux, on sait reconnaître l’imposant regretté maréchal Mobutu.

A travers les différents rôles qu’elle campe dans Bongolatrices, la comédienne kinoise fait côtoyer notamment le feu président avec la vendeuse du marché et le garagiste alcoolique, qui, chacun à son tour, se livre et fait découvrir au public la vie de son point de vue.

Création tirée du recueil de nouvelles Bisondji bia Bakaji (Les larmes des femmes) de Yoka Lye Mudaba, le mot lingala Bongolatrice peut se traduire par « transformeuse ». Bongolatrice évoque à la fois l’histoire et la culture de la République démocratique du Congo pays mais aussi la vie d’une comédienne qui pourrait tout aussi bien être Maguy elle-même.

Et, pour sa part, elle a une perception personnelle de la Bongolatrice qu’elle a décrite de la sorte au Courrier de Kinshasa : « Une Bongolatrice pour moi, dans le contexte de mon spectacle, c’est une femme qui transforme des situations difficiles en opportunités, une femme résiliente qui amortit les chocs de la vie avec courage force et détermination ».

Et, l’humour décalé de l’auteur auquel la comédienne donne vie avec beaucoup d’entrain rend le spectacle bien attachant.

Du reste, c’est notamment au travers de la vendeuse que l’on apprécie cette Bongolatrice que la comédienne nous présente non sans admiration comme étant de «  celles qui se battent nuit et jour pour la survie mais aussi pour assurer un lendemain meilleur à leur entourage. Elle subit mais reste debout ». Et, mine de rien, Kinshasa en compte beaucoup.

Un week-end de découverte

En attendant de voir Maguy Kalomba sur les planches du Grütli, des Genevois ont eu l’occasion de faire sa découverte lors de sa performance de samedi dernier à la place de Plainpalais.

Au centre du talk-walk organisé le 7 octobre à partir de 15h30, elle a conduit le public dans une promenade à la fois physique et virtuelle dans les rues de Genève en même temps qu’à Kinshasa, La belle. A travers cette balade à nulle autre pareille menée allègrement « dans les rues pleines d’histoires de ces deux villes diamétralement opposées », nous a-t-elle dit, il y avait comme une part d’enchantement qui valait bien le détour.

Le week-end, Maguy l’a achevé à la Fête du Théâtre où la comédienne s’est livrée une seconde occasion au public lui proposant cette fois « un échange artistique et culturel autour d’une recette congolaise », nous a-t-elle affirmé.

Et de préciser que pour cet atelier de cuisine tenu le 8 octobre, elle a choisi de préparer et faire déguster le fumbwa, un plat de légumes mijotées au beurre de cacahuète. Ce sont des feuilles riches en protéines découpées en fines tranches. Ce fut un pur délice, s’il faut en juger par le commentaire de Maguy affirmant : « le public suisse a adoré au point de lécher l’assiette ».  

Par ailleurs, nous a averti Maguy, qu’outre ses représentations au Grütli, elle va assurer une formation le 2 novembre. « Durant mon séjour, j’animerais un master class à la manufacture de Lausanne. Il s’agit d’une grande école de théâtre, l’équivalent de notre Institut national des arts », nous a-t-elle confié.