Traque des FDLR : la Monusco réitère ses préalablesJeudi 12 Février 2015 - 15:45 La mission onusienne a décidé de mettre une pause dans la coopération avec les Fardc en attendant qu’on puisse clarifier la situation de deux généraux congolais récemment nommés et auteurs présumés de nombreux abus en matière de droits de l’Homme. L’opération « Sukola 2 » lancée le 29 janvier par les Fardc pour le désarmement forcé des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) a de la peine à prendre de l’envol. Jusqu’à ce jour, rien de concret sur le terrain militaire. Le commandement des Fardc et la Monusco n’arrivent toujours pas à trouver un modus vivendi sur le dossier de deux généraux congolais récemment promus dans le cadre de cette opération et dont les Nations unies récusent la nomination. Ces deux officiels seraient, de l’avis de l’ONU, impliqués dans des actes d’atteintes aux droits de l’Homme. La Monusco qui tient à appuyer les Fardc dans la traque des FDLR voudrait que cette campagne militaire se fasse dans des conditions qui ne doivent pas violer les droits de l’Homme. Pour les responsables onusiens, Kinshasa doit impérativement écarter ces deux officiers afin de permettre un déroulement serein de ces opérations militaires conjointes. Pour ce faire, la Monusco a décidé de mettre un bémol à sa participation dans cette opération, le temps que les deux parties s’accordent sur ce dossier. C’est ce qu’a révélé son porte-parole Charles Bambara au cours d’un point de presse tenu le 11 février à Kinshasa. « Pour l’instant, nous avons effectivement mis une pause dans la coopération avec les Fardc en attendant qu’on puisse clarifier cette situation », a-t-il déclaré confirmant par le fait même la position des Nations unies exprimée depuis New York. « Nous pouvons dire ici de façon claire et nette que les Nations unies parlent d’une seule voie. Cela a été dit par des officiels des Nations unies, la représentation des Nations unies ici en RDC reste sur cette voie », a-t-il ajouté. Toutefois, des pourparlers ont été engagés entre les deux parties pour qu’une solution rapide soit trouvée en faveur de la réussite des opérations de traque des FDLR. Des contacts entre les responsables onusiens et les autorités congolaises seraient en cours, apprend-on. La Monusco aurait même transmis aux officiels congolais des dossiers compromettants sur les deux généraux incriminés et, dans l’attente d’un éclairage, l’optimisme reste de mise de part et d’autre. « Dans le même temps, c’est vrai que nous souhaitons voir une évolution de ce dossier. Car nous avons cette politique de conditionnalité en matière des droits de l’Homme des Nations unies qui doit être appliquée. Nous avons en même temps le mandat qui nous impose de neutraliser les forces négatives dans ce pays que sont les FDLR, les ADF », a expliqué Charles Bambara. Le patron de la Monusco Martin Kobler et d’autres cadres onusiens sont d’avis que les discussions avancent plutôt bien et qu’une solution sera trouvée dans les heures qui viennent afin de débloquer l’opération « Sukola 2 » porteuse d’espoir pour la population meurtrie du Nord-Kivu.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Martin Kobler |