UE/Libye : tentative de négociation d’un accord sur la réduction des traversées de la Méditerranée

Mercredi 1 Février 2017 - 12:06

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L’Union européenne (UE) compte s’inspirer du compromis signé en Turquie au printemps dernier pour réduire les traversées en Méditerranée au cours de la présidence semestrielle de Malte.

La fragilité du gouvernement de Tripoli ne simplifie pas la négociation. La Méditerranée centrale a été en 2016, la principale voie d’accès à l’Europe pour plus de 200 000 personnes, dont une grande partie en provenance d’Afrique, à travers la Libye. La Méditerranée a englouti plus de 10 000 personnes depuis 2014, dont 5000 en 2016. La plupart empruntent des embarcations de fortune appartenant à des passeurs.

Un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tiendra le 3 février à La Valette à Malte. Sa vocation principale est d’affirmer la volonté de l’UE d’agir afin d’enrayer le phénomène. Mais la proximité de certaines échéances électorales en France, en Allemagne et aux Pays-Bas obligera les dirigeants à tenir un discours offensif.

« Si on ne réédite pas un compromis « à la Turque » » pour la Méditerranée centrale, nous assisterons au retour de la crise migratoire », a déclaré le Premier ministre maltais Joseph Muscat. Submergée par les arrivées massives de migrants africains, l’Italie s’estime délaissée, au profit de la crise syrienne et de l’aide à la Grèce et à la Turquie. Des discussions bilatérales ont été annoncées entre Rome et Tripoli. Elles viseraient à permettre aux bateaux militaires italiens de pénétrer dans les eaux territoriales libyennes, et à aider le contrôle de la frontière sud avec le pays.

La Discussion qui aura lieu à La Valette évoquera la nécessité de décourager les départs de Libye vers l’Europe, donc d’empêcher le business des passeurs et d’aider les pays d’origine des migrants. Le service européen d’action extérieure examine l’hypothèse d’un accord avec Tripoli. Certains diplomates européens trouvent l’hypothèse « improbable » au vue de la situation actuelle de la Libye. Son Premier ministre Faïez Sarraj est en grande difficulté face à ses rivaux du « Salut national ». De plus, la Libye n’a pas le statut de « pays tiers sûr » vers lequel pourraient être renvoyés des migrants.

La diplomatie européenne devra aussi affronter l’ingérence d’une série de pays (l’Egypte, l’Algérie, la Turquie, les monarchies du Golfe et désormais la Russie) la situation intérieure de la Libye ; se mettre d’accord sur la réforme du droit d’asile ; leur objectif d’un plan global (ou « compact ») d’aide aux pays de départ, avec les différents outils à la disposition de l’Europe. Une approche qui ne sera pas facile à mettre en place.

Noël Ndong

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