Une mafia nigériane en Italie

Mardi 25 Octobre 2016 - 18:30

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Une ancienne prostituée a dénoncé son souteneur nigérian permettant à la police de démonter tout un réseau dans le sud italien.

Les trottoirs de certaines localités se peuplent le soir venu de jeunes africaines, qui se mêlent aux traditionnelles péripatéticiennes venant, dit-on, d’Europe de l’Est. Qui sont ces jeunes femmes ? Comment arrivent-elles en Italie ? Comment, surtout, peuvent-elles poursuivre l’exercice d’un « métier » à risque où il n’est pas rare de retrouver à temps le corps sans vie de l’une d’entre elles ? Et le tout, alors que la police ne lésine pas devant les reconduites aux frontières  manu militari!

La police italienne avait son idée sur la question. Désormais, elle travaille à éradiquer le mal à la racine. Car les récits de ces jeunes femmes, lorsqu’elles consentent à parler, se recoupent toutes. Venues pour la plupart de Benin-City, dans l’Etat fédéré d’Edo (sud du Nigéria), ces jeunes femmes sont aux mains d’une véritable mafia qui leur fait franchir tous les obstacles avant d’atterrir sur le trottoir. En Italie (ou en France, ou en Hollande), les souteneurs commencent par leur arracher les passeports pour les empêcher de fuir.

Mais cela ne suffit pas. Pour mieux les maintenir dans la terreur, ils n’hésitent pas à menacer de mort les parents restés au pays. Et pour bien faire dans le sérieux de la menace, la police italienne a découvert que les jeunes femmes sont également soumises à un rite vaudou, les menaçant de mort atroce si elles venaient à trahir le réseau. Mais cela n’atoujours pas suffi.

La semaine dernière, le procureur Carmelo Zuccaro de Catane (sud de l’Italie) a pu faire passer les menottes à 11 Nigérians écroués pour trafic d’êtres humains. C’est l’opération « Skin Trade » (commerce de peau) qui a permis leur arrestation et la découverte des pratiques de peur. « Beaucoup de femmes impliquées sont des mineures qui avaient très peu de choix. Ce sont les familles elles-mêmes qui ont envoyé certaines d’entre elles en Italie dans l’espoir d’une vie meilleure. Elles tombent ensuite dans les griffes des gangs, qui les contraignent à la prostitution », a indiqué le procureur de Catane.

Lucien Mpama

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