Vient de paraitre : « Les obsessions perverses de Zololoufoua et compagnie » présenté au public

Mercredi 14 Janvier 2015 - 10:45

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La cérémonie de présentation et de dédicace de cet ouvrage  de 112 pages a eu lieu le 9 janvier à la bibliothèque nationale de Brazzaville. 

Paru aux éditions l’Harmattan-Congo, "Les obsessions perverses de Zoloufoua et compagnie"  est un recueil  de théâtre  reparti en trois actes  dont  9 scènes en premier acte  et  6 dans le deuxième et troisième acte. Il relate les envoutements ; la méchanceté ; les conflits ; la sorcellerie, des querelles ; le mysticisme qui  occasionnent  tour à tour  la  mort subite  des gens dans la famille. Présentée  par  Dominique Niossobantu, enseignant à la Faculté des lettres et des sciences de l'université Marien Ngouabi à Brazzaville, théâtrologue et vice-doyen, ce recueil  est en effet l’histoire d’un patriarche  nommé Moé Sitou,  chef du clan  du village Bousa Bousa qui avant sa mort lègua  malgré  lui, une pièce de monnaie de cinq francs à sa  fille  Zololoufoua, jumelle de Thi-Theli,  alors qu’il avait  trois enfants.  Cette dernière  n’en  fera pas bon usage.

Il faut dire que cette pièce de monnaie est  un  symbole incarnant  la succession à l’héritage familial et même du village. Une  façon de faire qui  suscita  des mécontentements et malentendus  au sein de la famille, notamment  entre les enfants  du défunt et leurs tantes.  Hors traditionnellement, la succession  familiale revient  au  neveu. Ce qui était ici, tout à fait le contraire.

Cette situation va  entraîner des évènements mystiques  occasionnant ainsi  la mort  inopinée de  Constantin,  petit -fils de Moé Sitou, le  premier enfant de  Solomapeka, le fils aîné de Moé Sitou. Les causes de la mort, ce  petit-fils avait eu  l’audace de narguer  la famille en public,  versant  un million  cinq cents mille francs CFA pour  l’organisation des funérailles de son grand père.  

 Cependant, Solomapeka accusait sa femme d’être à l’origine de cette mort. À cet effet, il la délogea  du foyer conjugal. En clair, Zololoufoua, Thi – Theli  et Solomapeka usent par le truchement de cette pièce de monnaie pour exterminer de façon successive les membres de leur famille.

Au cours de cette cérémonie, Dominique Niossobantu,  s’est dit fier de son ancien étudiant  qui a su prendre  la relève : « C’est un grand plaisir de pouvoir savoir  qu’après nous les choses continueront, je me rends compte que je n’ai pas prêché dans le désert », avant d'ajouter que l’auteur  a apporté un style nouveau  dans le théâtre et a introduit  dans cette  pièce  de théâtre  du  congolisme et des illustrations qui caractérisent certains faits.

« Pour moi c’est une identité, le style est long, c’est ma manière de ramper, chacun de nous  à  sa façon d’écrire, l’essentiel c’est d’aboutir à un objectif », a  indiqué  l’auteur, Sergyl Morsely Ngoma.

De son côté, Rosi Loemba, critique littéraire, pense que cette pièce de Théâtre a été  écrit dans un bon style. Aussi,  elle dénonce  les pratiques  sorcières  au sein d’une famille où une  simple  pièce de monnaie devient source de malédiction et de la succession de décès.

Par ailleurs,  l’auteur met en exergue le mauvais traitement infligé aux veuves, souvent délogées après la mort de leur mari. « J’ai préféré mettre en relief cette situation décevante par le truchement du genre théâtral. Beaucoup des veuves sont en train de vivre de pareilles situations  alors qu’il y a des dispositions juridiques qui existent pour les protéger. Il  était donc inconcevable pour nous d’être insensible devant ces situations. Il  est nécessaire que la tradition puisse aménager les veuves au lieu de les exposer,  en les mettant dans la rue », a-t-il signifié.

Sergil Morsely Ngoma est diplômé de l’Ecole nationale moyenne d’administration filière diplomatie, titulaire d’une maîtrise en Littérature et civilisations africaines obtenue  à l’université Marien-Ngouabi. Il est membre de l’Union  nationale des artistes, artisans et écrivains du congo. Il  reste actuellement au secrétariat général de l’Union panafricaine de la jeunesse à  Khartoum, au Soudan en qualité de secrétaire général-adjoint. « Les obsessions perverses de Zololoufoua  et compagnie »  est son premier ouvrage.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la couverture de pièce de théâtre « les obsessions perverses de Zololoufoua et compagnie »; Photo 2 : l’auteur répondant aux questions