Voir ou revoir : « Démons invisibles » de Rahul Jain

Muni de sa caméra et avec le désir de dresser un portrait environnemental sur l’une des villes les plus polluées du monde, Rahul Jain a sillonné New Delhi. Canicules avec des températures dépassant régulièrement 40 °C, pénurie d’eau, inondation, les montagnes de déchets, les moustiques, le smog si épais qui perturbent la circulation… dans la métropole indienne, les répercussions du changement climatique se font grandement sentir. Et pour certains analystes, les effets du changement climatique se sont accentués en Inde au prix de sa croissance économique. Ici, le développement des pays internationaux est considérablement pointé du doigt car ceux-ci promeuvent un mode de développement raisonnable et respectueux de la planète, qui dans les faits ne l’est pas vraiment.

A travers ce documentaire choc au constat effrayant écrit par Likka Vehkalahti et Yaël Bitton, le réalisateur Rahul Jain emmène les spectateurs dans sa ville d’origine où la climatisation est un symbole de statut social et où les particules fines circulent dans l’air telles des flèches empoisonnées. À travers des images captivantes et de brèves déclarations des habitants de la ville, le documentaire « Démons invisibles » raconte à travers les yeux et les mots des plus démunis l'urgence climatique qui n'est plus pour eux une perspective mais une effroyable réalité.  « Ici dans la ville, le niveau de pollution est très élevé aujourd’hui. Le pic de pollution est supérieur à la moyenne. La tendance actuelle est que quand il pleut, ça ne s’arrête plus. Mais certains autres jours, il ne pleut plus du tout », détaille un extrait du film.

Depuis plusieurs années, la pollution est l’une des causes les plus importantes de décès dans le monde. Et si certains Etats tentent d'agir pour réduire les émissions de gaz à effets de serre en instaurant des mesures louables, la pollution demeure un problème majeur à l'échelle mondiale. La Journée mondiale de l'environnement est donc une occasion de plus de sensibiliser toutes les couches sociales en faveur d’un monde plus sain et agréable à vivre car en partant de l’Inde, par exemple, Rahul Jain s’adresse à l’humanité. C’est devenu pratiquement une urgence que chacun prenne individuellement sa responsabilité pour protéger son environnement immédiat. Une responsabilité mineure qui améliorerait non seulement son environnement physique, mais aussi et efficacement l’ensemble de la planète terre.

D’une durée d’environ 1h 10mn, « Démons invisibles » avait fait partie de la section éphémère « Le cinéma pour le climat » du Festival de Cannes en 2021.