Echanges culturels : un étudiant japonais à Brazzaville pour préparer sa soutenance sur la SapeMercredi 2 Octobre 2024 - 20:00 En séjour en République du Congo, l’étudiant japonais, Homma Hayatho, 24 ans, fera des recherches sur l’art vestimentaire qui est la Sape, autrement dit Société des ambianceurs et des personnes élégantes. Durant six mois, l’étudiant japonais va préparer sa soutenance à Brazzaville, sur cet art adulé par les amoureux de la fringue. Accompagné de son moniteur, Pivot Maxime Mabandza, l’étudiant japonais a foulé les locaux de l’agence d’information d’Afrique centrale « Les Dépêches de Brazzaville » pour faire part de son amour pour la Sape et du choix qu’il a porté sur cet art pour préparer sa soutenance. « Je suis étudiant japonais, j’apprends l’anthropologie culturelle. Je soutiens ma thèse de master sur la Sape. Si je suis venu préparer cette soutenance ici, c’est parce que le Congo Brazzaville est le pays originaire de la Sape. Je suis venu donc m’enquérir de cette culture vestimentaire pour une durée de six mois avant de repartir dans mon pays le Japon », a expliqué le jeune étudiant japonais. Homma Hayatho a fait savoir qu’il s’intéresse bien à la Sape et pour approfondir plus de connaissances sur cet art qui tire son origine du Congo Brazzaville, il s’est servi de l’Internet et quand il a cliqué sur la Sape, il est tombé sur le sapeur congolais Maxime Pivot Mabandza, qui s’était rendu au Japon en 2014, voici aujourd’hui dix ans. C’est ainsi qu’il a pris attache avec lui et est venu au Congo depuis le 12 août dernier pour repartir dans son pays en janvier 2025, soit six mois après. « Je passe très bien mon séjour ici au Congo. Je suis en train de bien assimiler mes cours sur la Sape à l’école de Pivot Maxime Mabandza qui m’habille sur la marque "Pivot Maxime-Made in Congo". Je vais également au contact des événements culturels et croiser d’autres sapeurs. Ce que j’apprécie aussi, c’est que le Congo est un pays de paix et la Sape aussi véhicule un message de paix », a indiqué l’étudiant japonais. Son moniteur, Pivot Maxime Mabandza, s’est dit très fier de recevoir Homma Hayatho, un jeune étudiant japonais, venu préparer sa soutenance sur la Sape. Cela montre à suffisance combien la Sape est une culture à valoriser et à soutenir par les pouvoirs publics. « La Sape est un patrimoine national. Et parmi les événements que nous allons mettre en exergue avant le départ de notre ami, le Japonais Homma Hayatho, il y a le concours de la Sape à l’attention de la jeunesse congolaise, puisque cette année a été décrétée "Année de la jeunesse" par le président de la République, chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso. Nous profitons de cela pour organiser un concours de la Sape à l’intention des jeunes des neuf arrondissements de la ville de Brazzaville, auquel prendra part l’étudiant japonais avant qu’il ne reparte dans son pays natal », a souligné Maxime Pivot Mabandza. Homma Hayatho sur le ring vestimentaire avec des jeunes sapeurs congolais Ce concours de la Sape qui est prévu pour décembre prochain au mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza mettra aux prises plus d’une vingtaine des jeunes brazzavillois, sélectionnés dans les neuf arrondissements de la ville de Brazzaville. Ces jeunes porteront quatre tenues, à savoir tenue de ville, demi-dakar, tenue cérémoniale et tenue décontractée ou relaxe. Toutes ces tenues sont de la marque "Pivot Maxime-Made in Congo" cousues par Christ Loulala Nsengo Kouli Mbendé. Ça sera aussi une manière d’évaluer leur niveau d’apprentissage. Mais, avant ce concours, ces jeunes vont d’abord passer une formation à l’école de Maxime Pivot Mabandza. Cette formation sera lancée le 15 octobre, et se tiendra sur deux sites, un à Makélékélé dans le premier arrondissement et un autre à Ouenzé dans le cinquième arrondissement de Brazzaville. « Un sapeur étant celui-là qui est actif, dans mon école, je forme aussi les jeunes brigands et ceux qui ont abandonné l’école. A l’issue de cette formation sapologique, il y aura des couturiers, des menuisiers, des maçons, des mannequins, des stylistes, bref une manière de lier la Sape au métier. J’en profite de l’occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics, aux mécènes de me soutenir dans ce projet. L’idéal est d’avoir de grands couturiers congolais dans le domaine des prêt-à-porter, afin qu’on porte des "made in Congo" », a précisé le formateur. Enfin, Pivot Maxime Mabandza a rappelé que, courant cette année, il célèbre ses dix ans de carrière de son passage au Japon. « Je suis allé au Japon en 2014, et en 2024, cela fait dix ans. Depuis lors, j’ai déjà tourné quatre documentaires avec les Japonais. J’ai reçu en 2018 Inokey, une star japonaise qui était venue faire un documentaire sur moi, je l’ai habillé avec ma marque "Pivot Maxime-Made in Congo" et je lui ai confectionné douze tenues qu’elle a amenées au Japon. Homma Hayatho ramènera aussi la marque "Pivot Maxime-Made in Congo" au Japon. Après Inokey, j’ai reçu plusieurs délégations japonaises, il y a même deux chaînes japonaises qui étaient venues tournées un documentaire avec moi », a-t-il fait savoir. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo :1- L’étudiant japonais Homma Hayatho aux Dépêches de Brazzaville/ Adiac
2- Homma Hayatho et Pivot Maxime Mabandza le formateur/ Adiac
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