Voir ou revoir : « For Maria Ebun Pataki » de Damilola Orimogunje

Jeudi 20 Janvier 2022 - 19:17

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Long-métrage nigérian sorti en 2020, « For Maria Ebun Pataki » aborde la problématique de la dépression post-partum dans une société africaine où le phénomène tend à être perçu comme de la fainéantise.

Le casting retenu pour ce film plait à voir du fait qu’on retrouve une Meg Otanwa et un Gabriel Afolayan bien investis dans leurs rôles respectifs pour partager avec le spectateur les différentes péripéties liées à la dépression post-partum. Touchant de nombreuses femmes et aussi des hommes après la naissance de leur bébé, ce trouble psychologique se manifeste, d’après plusieurs scientifiques, par plusieurs symptômes comme l’extrême anxiété, le sentiment d’irritabilité et de refus de son bébé, la profonde tristesse, l’épuisement permanent, le manque de sommeil, d’appétit et bien d’autres. Les spécialistes disent, à ce propos, qu’il n’existe pas de cause unique à la maladie mais plutôt une combinaison de facteurs qui peuvent tous jouer un rôle déclencheur.

Dès les premières images, on est subtilement entraîné dans le monde de ce couple et partagé par plusieurs émotions. Poignante et touchante, l’histoire de « For Maria Ebun Pataki » met en lumière l'expérience d'une femme en dépression post-partum après avoir eu une petite fille. Meg Otanwa, dans le personnage de Derin, ne communique pas avec sa famille, ses amis ou son bébé. Son mari, compréhensif de cette situation, invite sa mère, incarnée par Tina Mba, à l'aider avec le bébé Maria, mais très vite celle-ci désenchante face à l’attitude et aux réactions de sa belle-fille. Pour elle, Derin est une mère paresseuse et inapte. Elle craint donc que son fils Afolabi (Gabriel Afolayan) ne soit abusé.

La fiction nigériane aborde de front le thème de la dépression et de la santé mentale. Ce d’autant plus que de nombreux spectateurs, en regardant le film, peuvent se référer à un proche dans une situation similaire. Aussi, son apparition à l'écran pendant la période de covid-19, alors que tant de personnes faisaient face à des problèmes de santé mentale, vise à aider les gens à mieux comprendre cette maladie et comment ils peuvent aider les membres de la famille et les amis à traverser cette épreuve tout en se montrant plus compréhensifs.

La réalisatrice du film, Damilola Orimogunje, fait partie de la nouvelle génération de cinéastes nigérians créant un contenu africain visuellement convaincant et non conventionnel pour le changement social. Scénariste et réalisatrice depuis quelques années, sa passion pour l'écriture a commencé dès l’adolescence. Elle a écrit des chroniques pour de nombreux journaux nigérians et a travaillé avec divers points de production comme Lagos Television, Royal Roots, Mnet et FilmOne en tant que producteur de contenu et écrivain. 

En tant que réalisatrice, ses courts métrages ont été sélectionnés et projetés dans plus plusieurs festivals de cinéma, dont le Festival du film africain de Louxor, le Lake International Pan African Film Festival, remportant les prix du meilleur court métrage et du meilleur acteur. La plupart de ses œuvres se concentrent sur les thématiques liées à l'amour, la trahison, la dépression ou la mort.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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