Web et design : des jeunes Congolais en compétition autour des contenus locaux

Les épreuves Web du BantuHub Contest ont démarré lundi sous les projecteurs des caméras ordonnés pour la compétition qui se tient en mode télé-réalité. Dix jeunes sélectionnés à travers plusieurs départements du pays participent à l’épreuve Web, la première lancée des trois exercices que compte le concours. Outre la réalisation des sites Internet, en effet, le BantuHub Contest désigné comme première compétition du « code et du design » prévoit deux autres challenges : la création d’application sur Android et le design (création graphique).

Pendant deux mois, le temps que durera la compétition scindée en plusieurs sessions, de jeunes amateurs ou autodidactes, âgés de moins de 25 ans, vont concourir dans de meilleures conditions qu’offre le cadre d’Elonda. Le lundi 14 juillet, les 10 premiers sélectionnés, partagés en deux équipes, dans le cadre de la culture de co-working, ont débuté les codes pour réaliser des sites web.

L’objectif poursuivi par la compétition est non seulement d’inciter les jeunes à faire preuve de leur talent dans ce secteur, mais surtout de promouvoir la création de contenus locaux. Il est vrai que l’essor des nouvelles technologies offre de nouvelles possibilités sur le plan économique et social. Mais d’un autre côté, il semble essentiel de trouver des applications adaptées aux besoins de la population africaine.

Une surprise à Elonda 

Pour encourager les jeunes, l’association BantuHub, initiatrice du concept, avait prévu une surprise au beau milieu de leur exercice : la visite du ministre des Postes et Télécommunications, Thierry Moungalla, qui a voulu saluer ces programmeurs pour l’essentiel amateurs et autodidactes. Entre motivations et encouragements, le ministre a situé le rôle des applications dans l’écosystème Internet.

« L’affaire intéresse le ministère des Postes et Télécommunications tout simplement parce qu’il y a un grand volet qui doit accompagner l’arrivée des infrastructures dans notre pays, c’est-à-dire le haut débit. C’est la capacité de donner à nos compatriotes le savoir pour développer des contenus. On peut avoir du haut débit, mais il nous faut du contenu local. L’Internet à haut débit doit s’accompagner d’un écosystème qui est à la fois infrastructurel et humain. Et là c’est le côté humain que nous voyons », a déclaré Thierry Moungalla.

Chaque lundi et mardi, les challengers sont internés à Elonda où ils vivent convenablement. Pendant deux mois, ils devront faire preuve de créativité pour bénéficier de la visibilité et des prix prévus par la compétition. Pour Vérone Mankou, président de l’association Bantuhub, le but est de montrer qu’au Congo il existe des talents qui sont méconnus, faute d’initiatives. « Beaucoup d’entreprises estiment qu’il n’y a pas assez de talents sur place dans ce secteur. Le BantuHub a pour mission de faire rayonner ces talents-là. C’est pourquoi nous avons décidé de sélectionner des jeunes dans plusieurs départements du pays pour les mettre en condition et qu’ils puissent développer des contenus de qualité, et prouver leurs capacités, que ce soit dans la conception web, application mobile ou création graphique », a-t-il expliqué.

Après les épreuves de juillet et d’août, les meilleures d’entre eux se retrouveront en final, en septembre prochain, dans l’espoir de gagner la cagnotte d’un million de FCFA. Les épreuves des sessions seront retransmises sur les chaines de télévision partenaires, tous les samedis durant les deux mois de la compétition.