Zebi wax

« L’origine de ma marque vient du banc en osier que nos mamans utilisent à la cuisine qu’on nomme communément zebi lamba. C’est donc pour moi un symbole de femme travailleuse (le zebi lamba). Mais comme je voulais l’associer à la mode, j’y ai adjoint le mot Wax, qui fait tout de suite penser au pagne. D’où le concept Zebi Wax ».

Le succès de ses créations vient du fait que Jennie crée ses œuvres en s’inspirant de son vécu et en y insérant les nouvelles tendances qu’elle emprunte dans les arcanes de la mode occidentale dans un esprit de raffinement, de sobriété et d’élégance. « Au-delà de l’aspect esthétique Zebi Wax veut avant tout véhiculer un  message. Celui  de  se sentir belle, chic, unique et moderne en portant du pagne de quelque façon que ce soit », explique Jennie qui dit trouver des petits noms pour ses créations grâce à la contribution de son entourage.

« Les noms de mes créations me viennent de mon entourage, des mots dont je tombe amoureuse quand je les rencontre, mais surtout ils viennent du lingala, du kutiba et d’autres langues vernaculaires du Congo » s’empresse d’expliquer cette assistante technique et administrative de carrière dans une société de la place dont elle tait le nom.

Si le pagne est son tissu de prédilection, sous toutes les formes et déclinaisons qui existent (wax, kenté, java…), Jennie ne se cantonne pas pour autant à une création de spécificité africaine, au contraire, elle s’ouvre sur le monde et combine volontiers pagne et accessoires modernes de façon à être éclectique et à satisfaire sa clientèle plurielle et de plus en plus exigeante « Ma joie aujourd’hui est de voir mes créations être portées non seulement par les Congolaises, Européennes et autres, mais aussi de les voir s’exporter à  travers le monde via des commandes par ma page facebook »

La page Zebi wax voit le jour en 2012. Mais l’aventure de sa marque débute il y a à peu près quatre ans lors d’une mission de service au Ghana. C’est à partir de ce moment qu’elle commence à confectionner et commercialiser ses créations. « De retour de ma mission de travail je me suis décidée à lancer ma propre ligne d’accessoires. C’est une idée qui me trottait depuis un moment. Mais ce qui m’a décidé est le fait d’avoir rencontré un artisan ghanéen qui fabriquait des bijoux avec du pagne. J’étais fascinée et je me suis jurée qu’en rentrant à Brazzaville je lancerai ma propre structure. Entre excitation et peur, je me suis jetée à l’eau, j’ai fait ma première paire de boucles d’oreilles, puis la seconde ....jusqu’à ce que des amies me demandent d’en faire pour elles. Et cela s’est enchainé »

Une décision qu’elle ne regrette pas au vu de l’audience qu’elle a aujourd’hui sur sa page «  je fabrique tout, robes, jupes, pochettes, chaussures, bijoux…. Et à cette date ma page a atteint une audience de plus  de 1244 personnes », a admis Jenni  qui est consciente de son audience, et qui sait désormais  qu’elle n’a plus droit à l’erreur.

Aussi, passe-t-elle beaucoup de temps sur ses créations et s’attarde sur les finitions, « un réel problème auquel sont confrontés la plupart des artisans congolais » comme l’a fait savoir Jenni qui fait la promotion  de ses articles via sa page facebook et lors des ventes privées et déjeuners qu’elle organise de temps à autre dans la capitale.

Pour l’heure, Jenni continue d’organiser régulièrement des ventes privées en attendant de créer sa propre structure et d’étendre sa gamme de produits utilisables dans tous les domaines de la vie. Et à cet effet,  la jeune fille redouble d’efforts pour atteindre son objectif  car dit-elle  « quand on veut, on peut ». Un dicton qui va la pousser un de ces jours vers les sommets de la gloire.