Le livre de Jérôme Ollandet « Le Nord-Congo, histoire et civilisations » a été présenté au public

Lundi 7 Avril 2014 - 19:05

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Le Nord-Congo, histoire et civilisations, présenté à Brazzaville le 5 avril, est un ouvrage dans lequel l’auteur retrace l’histoire du peuplement de la partie septentrionale du Congo et du mouvement migratoire des peuples de bassin du Congo

Dans ce livre de 326 pages et de 13 chapitres, publié chez L’Harmattan, l’auteur nous décrit les différentes civilisations des peuples du bassin congolais. Pour lui, les peuples du Cameroun, du Gabon, de la RCA, de la RDC, de l’Angola et ceux du nord Congo ont pour points communs tradition, culture et dialecte.

La plupart des Congolais de la partie septentrionale du Congo (les Mbochi, les Mongo de la RDC, les Téké, les Nberé…) parlent plus ou moins la même langue. Les Enyelés se définissent aujourd’hui comme les peuples oubanguiens. Leur langue est très proche du bomitaba ; or le bomitaba, c’est du makoua. « Ce mouvement migratoire a beaucoup tourné et on s’est mis à se mélanger partout, autrement dit tout le monde est métis », a indiqué Jérôme Ollandet.

Grégoire Léfouba a souligné lors de son exposé que seul le mouvement migratoire constituait le premier chapitre. À travers ce chapitre, l’auteur définit qui sont les Téké. « Pour Jérôme Ollandet, le monde téké constitue le groupe ethnique le plus important de la République du Congo. Il est composé d’une dizaine de sous-groupes occupant l’espace du fleuve Congo et les environs de l’Équateur et du Mayombe »

Le groupe Ngarés est une déformation de kota. Les Mbochi ne reconnaissent que le kota. Le même groupe est appelé Ndaré au sud-est du Congo. Les Kota sont plus proches des Oubangui, des Ndaras et des Mbochi. Certaines pensent que la langue parlée par les Obamba à Boundji et à Bokouelé est du mauvais mbeti. Mais comment peut-on expliquer que des personnes qui ne seraient pas de même source aient la même façon d’organiser les rituels, « les nkani » (les Mbochis disent « kani ») ?

Les mongo sont presque la version Mbochi ou Ngala. « Je vais au village construire une case se traduit en koyo « Ngai lizwa mboka etoonga ndako » ; en bomitaba « Ngai, nakei mboka eke otonga ndako » ; en enyele « Ngai, nakei mboka botonga ndako ; en baloi (RDC) « Ngai, nakei mboka natonga ndako » ; en Lusakani (RDC) « Ngai, na moke o mboka notonga ndako ».

Les Ngala constituent le rameau du groupe Anamongo qui occupe la quasi-totalité de la Cuvette congolaise. L’appellation de Ngala de l’Ouest désigne tous les peuples qui se sont répandus dans les différents bassins intérieurs des cours d’eau de la rive droite du fleuve Congo, depuis les premiers escaliers des pays téké jusqu'au cours inférieur de la Lobaye, un grand affluent de l’Oubangui. Ce sont : les Bomitaba, Likouala, Likouba, Mbochi, Koyo, Akwa, Ngare, Bonguili, Mboko. Les Mbati de la Lobaye sont aussi de souche ngala.

Les Ngombé et les Mongo sont proches parents des peuples du groupe Mbochi. On retrouve les points d’analogies très frappants entre les Mbochi et les Mongo sur leurs croyances communes et leurs mythes, sur certains aspects de leur vie sociale.

Tous ces peuples qui occupent aujourd’hui la rive droite du fleuve Congo ainsi que les bassins de ses principaux affluents ont la pleine conscience des premiers mouvements opérés par leurs lointains ancêtres, qui avaient marché de l’est vers l’ouest avant d’occuper leur habitat actuel.

Cette histoire apporte une meilleure connaissance de l’Afrique centrale avec toutes ses richesses culturelles. Pour Grégoire Léfouba, ce livre est fondamental et devrait être enseigné dans les écoles.

Jérôme Ollandet est historien et juriste. Ancien secrétaire du ministère des Affaires étrangères, il a été ambassadeur du Congo au Cameroun, au Sénégal, au Tchad, en RCA. Il occupe actuellement les fonctions d’ambassadeur itinérant, coordonnateur national sur la région des Grands Lacs. Jérôme Ollandet est auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels : Les relations entre les deux Congo, évolution et dynamique interne ; Tchicaya, Opangault, Youlou, vie politique au Congo-Brazzaville, 1945-1964 ; Brazzaville, capitale de la France libre, histoire de la résistance Française en Afrique, 1940-1944 ; L’expérience congolaise du socialisme de Massamba-Débat à Marien Ngouabi, etc.

Rosalie Bindika

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