Prisons de la RDC : la FBCP alerte sur la rupture des stocks en nourriture et médicamentsLundi 6 Janvier 2020 - 15:15 Dans un S.O.S, l'ONG indique que ces institutions carcérales, notamment celles de la capitale, enregistrent quotidiennement des décès parmi les prisonniers causés par cette carence. Dans son alerte du 5 janvier 2020, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) mène un plaidoyer en faveur des prisonniers de la République démocratique du Congo (RDC). Cette ONG de défense des droits de l’homme alerte sur la carence des stocks de nourriture et médicalement dans les dépôts de ces différentes institutions carcérales. La FBCP, qui indique que la prison centrale de Makala, par exemple, enregistre des morts quotidiennes dues à ce manque, dit regretter que « l’Etat congolais ferme les yeux », devant cette situation, alors qu’il continue à remplir ces institutions pénitentiaires du pays sans penser aux conditions sociales de ces personnes détenues. « L’heure est grave pour les 8218 prisonniers de la prison centrale de Makala et trois mille prisonniers de la prison militaire de Ndolo. Et, dans les provinces, c'est encore la pire », a souligné cette ONG dans son alerte. Citant le député provincial détenu à la prison centrale de Makala, Mike Mukebayi, la FBCP indique que cette institution carcérale a enregistré deux morts supplémentaires dans la nuit du 4 au 5 janvier. «Une trentaine d’autres sont à la porte de la mort. Pas un comprimé à l'infirmerie. Non plus de provision. Ajoutez cela à la surpopulation et à la promiscuité, un drame se prépare à Makala », alerte ce député cité par l’ONG. Dans un Etat de droit, fait savoir la FBCP, lorsqu’un prévenu meurt en prison, l’Etat a un grand problème avec les familles éprouvées qui va jusqu'au dédommagement mais ce n’est pas le cas dans plusieurs pays africains particulièrement en RDC. L’ONG recommande, par ailleurs, aux familles concernées par ces morts, de porter plaintes contre l’Etat congolais et le ministère public afin de rentrer dans leurs droits. Cette situation avait également été dénoncée par le cardinal Fridolin Ambongo à l’issue de sa visite, le 26 décembre dernier, à la prison centrale de Makala. L’archevêque métropolitain de la ville-province de Kinshasa, visiblement ému, avait tenu des morts dus envers le régime passé et présent, tout en appelant le gouvernement conduit par Félix Tshisekedi à s’investir en vue d’améliorer la situation dans les prisons du pays. Le cardinal Ambongo a notamment évoqué le surnombre, le nombre élevé des détenus préventifs, la lenteur des procédures judiciaires ainsi que les conditions de vie des détenus. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : L'entrée de la prison centrale de Makala/DR Notification:Non |