Couleurs de chez nous : Apparences trompeusesVendredi 10 Janvier 2020 - 14:31 L’adage ayant une valeur universelle, les Congolais sont censés savoir que les apparences sont généralement trompeuses. Et, ils sont nombreux à le proclamer. Sauf que dans la pratique, cet adage qui sonne comme une consigne de sécurité ou de méfiance est foulé aux pieds. On l’observe chaque jour chez nous comment le passage est vite ouvert à une voiture personnelle surtout si elle est d’une certaine gamme. C’est souvent sans chercher à interroger le conducteur que des agents postés à l’entrée soulèvent la barrière pour la laisser passer avec tous les passagers à bord. Le même type d’empressement est aussi observé pour les personnes en costume à qui l’on fait chapeau bas sans qu’il ne leur soit demandé leur identité. A l’entrée des institutions publiques ou des administrations, les consignes de sécurité sont diversement appliquées ou mises à mal en fonction du type de véhicules ou d’individus qui s’y présentent. Comme on sait que toute voiture noire étant généralement réservée aux autorités, les policiers ou agents de sécurité et de surveillance n’osent jamais effectuer la fouille par peur de remontrances. A propos, les Congolais qui assument des responsabilités n’aiment jamais se soumettre à ces exigences. Pour peu qu’on les sollicite dans ce sens, ils réagissent en brandissant la menace. Les exemples sont légion dans la société congolaise. Ici, de nombreux arrangements le sont sur la base d’une confiance aveugle qui tient souvent aux apparences. Parce que la personne parle bien, affiche de bonnes manières et se présente dans une tenue correcte, on n’hésite pas de lui prêter de l’argent ou de lui remettre un document sans lui faire signer une décharge. Plusieurs cas d’escroquerie signalés trouvent leur explication dans cette confiance assise sur les apparences. Il y a les apparences mais il y a aussi les habitudes.
C’est ainsi que des familles sont parfois flouées par des prétendants de leurs filles. Car, on se laisse piéger ou attirer par les apparences que sont le vestimentaire, la voiture ou la maison sans que l’on cherche à connaître la vie de la personne. Il en va ainsi des hommes qui par amour se laissent prendre par certaines femmes mariées passant pour des célibataires. La présence ou l’absence de bague rassure-t-elle sur le statut de la personne ?
On rapporte également ces cas d’argent ou de dossiers remis à des tiers croisés dans les couloirs des ministères ou d’entreprises alors qu’ils n’y sont pas agents.
Tous les exemples soulevés ici traduisent l’attachement des Congolais aux apparences. Même un domaine sacré comme la religion n’est pas épargné vu les nombreux faits signalés de faux pasteurs qui ont fini par fuir avec le butin général des offrandes et autres contributions.
Terminons par ces cas où dès qu’on a vu la voiture on déduit vite de la présence du propriétaire sur les lieux allant jusqu’à le soupçonner ou l’accuser de tout et de rien.
Comme quoi, « L’habit ne fait pas le moine même si on reconnaît le moine à son habit. »/- Van Ntaloubi Notification:Non |