Livres. Afrique : l’alibi colonial se consumeSamedi 3 Mai 2014 - 15:00 Paru en avril dernier chez L’Harmattan, l’ouvrage de Célestin M’Peya est un recueil de 262 pages qui compile « réflexions et citations sur la période sombre de l’histoire du continent noir ». La quatrième de couverture nous apprend d’emblée que ce livre tient lieu d’une « une invitation à ne pas laisser l’histoire de l’humiliation des peuples africains passer sous la trappe ». En effet, elle affirme que cette invite est assortie d’une démarche active quitte à « donner un coup de pied dans la somnolence collective ». Membre de la diaspora congolaise en Belgique, l’auteur, un ancien employé de l’administration communale à Bruxelles-Uccle, a choisi ici de focaliser « son éclairage sur l’inhumanité, le cynisme et la brutalité du système colonial ». Le titre Afrique : L’Alibi colonial se consume déjà fort évocateur met la puce à l’oreille sur le contenu de l’ouvrage. Pour ce faire, les lecteurs y découvriront de quelle sorte il s’emploie à la mise « à nu le pharisaïsme révoltant des missionnaires de l’époque ». À n’en pas douter, né en 1947, Célestin M’Peya parle ici en toute connaissance de cause. Si dans le discours de l’ingénieur en constructions de l’Institut polytechnique de Biélorussie à Minsk, l’on sait lire une pointe de contrariété dans le fait que « pendant des siècles, on a maintenu la tête du continent noir sous l’eau », il est clair aussi qu’il se trouve une sorte d’emballement, à savoir que les choses en sont autrement désormais. Ainsi, l’affirmation : « Il est en voie de s’en sortir lentement mais résolument » ne saurait laisser supposer autre chose que la satisfaction ressentie dans ce revers de la situation. Les propos qui suivent ne peuvent à leur tour que conforter cette pensée de manière encore plus explicite : « Les anciens maîtres se bousculent maintenant à sa porte. Le vent est en train de tourner ». Nioni Masela Légendes et crédits photo : La couverture de l'ouvrage
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