Exposition-vente de l'ANA : Didier Sita, un artisan qui vaut le détour

« Je suis la première personne au Congo à créer des compositions florales et des bouquets de fleurs en utilisant des matériaux naturels issus de produits locaux naturels et séchés, comme des feuilles : je les valorise en en faisant un produit esthétique fini », explique-t-il.

Didier Sita a commencé à exercer ce métier en 2004. Dès son jeune âge, il fabrique des bouquets avec les feuilles mortes qu’il ramassait dans la rue, y ajoutant quelques fleurs. Après une expérience encourageante dans la vente, Didier décide alors de se spécialiser dans ce domaine. « Ce métier, je ne l’ai pas appris à l’école, c’est un don de l’Éternel », raconte-t-il.

Au fil du temps, son travail devient plus sophistiqué. Ses œuvres ont la finition irréprochable recherchée à l’étranger. « Il m’arrive de prendre part à des expositions-ventes dans les grands magasins de luxe et les grands hôtels de la place. Mes œuvres peuvent durer de plus de deux ans, si elles sont bien entretenues », précise-t-il.

Mais transmettre son savoir-faire n’est pas chose facile, et il est difficile de s’approvisionner en matières premières. « Les jeunes ne sont pas intéressés, dit-il. Un Congolais sur trois est plus préoccupé à s’alimenter qu’à décorer sa maison. »

C’est la raison pour laquelle il appelle les personnes aimant les compositions florales à venir visiter son stand à l’exposition-vente qui se tient à l’ANA et à le soutenir dans la pratique de ce métier.

Didier Sita souhaite que le gouvernement crée des infrastructures appropriées pour les artistes et artisans afin qu’ils exposent et vendent leurs œuvres dans de bonnes conditions. « Une exposition en plein air, ce n’est pas le cadre idéal ; heureusement que nous sommes en saison sèche », regrette-t-il.

Depuis 2006, Didier Sita participe aux expositions organisées par l’ANA. Il a également pris part au premier salon floral tenu au mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, il y a un an, où il a remporté le deuxième prix. En 2010, il a participé à une exposition internationale sur le thème « L’artisanat pourvoyeur d’emploi », au Burkina Faso.