« Power Africa » : le bloc anglophone privilégié par les Américains

Lundi 12 Mai 2014 - 17:55

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Certains pays d’Afrique de l’est, en l’occurrence l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Libéria, le Nigéria et la Tanzanie, sont concernés par la première étape de la mise en place de ce plan des États-Unis d'Amérique dont le coût global est arrêté à 7 milliards de dollars étalés sur cinq ans.

 Le financement proviendra des privés mais le gouvernement fédéral apportera une garantie via l’institution Overseas Private Investment Corporation, selon les informations disponibles. Conformément à la loi, le gouvernement mettra en place une stratégie et l’accompagnera via les programmes d’aide américains. Les pays sélectionnés connaissent, pour la plupart, les coupures fréquentes d’électricité. En retour, ils ont la particularité de développer des objectifs ambitieux en matière de production d’électricité, s'est expliqué le gouvernement américain. À travers ce plan déjà validé à ce stade par la chambre des représentants des États-Unis d’Amérique, l’Oncle Sam s’est donné pour objectif d’installer 20 000 MW de capacité énergétique en Afrique subsaharienne d’ici à 2020. Les bénéficiaires représentent 50 millions d’Africains habitant les zones rurales et urbaines.

Il est surtout question d’arriver à assurer un meilleur accès des entreprises américaines à un marché en forte croissance, où la Chine est déjà bien implantée. Le plan « Power Africa » est un engagement du président américain Barack Obama remontant au mois de juin 2013, en marge de sa deuxième tournée africaine. Cette aide leur permet de développer les ressources nouvellement découvertes, construire des centrales et des lignes électriques et élargir les solutions de minéraux et de systèmes hors-réseau. Aussi les autorités américaines espèrent-elles lancer ce programme pour arriver à juguler certaines habitudes, notamment le recours systématique au bois, au plastic, aux déchets et d’autres matériaux toxiques pour se chauffer ou cuisiner.

Dans l’attente de l’examen du plan au sénat américain, certains analystes congolais ont regretté que la RDC, en dépit de son grand projet panafricain Inga III, soit vraisemblablement oubliée dans le plan américain visant l’électrification de l’Afrique. La question est d’autant plus controversée que les États-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leurs réserves sur le projet d’Inga III. En effet, beaucoup parmi eux craignaient que les États-Unis, en tant qu’un des membres influents de la Banque mondiale, ne soient tentés de bloquer tout financement en faveur du projet. Estimé à une dizaine de milliards de dollars américains, Kinshasa se bat encore pour mobiliser ses partenaires au développement autour du projet Inga III.

Laurent Essolomwa