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Gare à la stigmatisation des malades !Samedi 18 Mars 2023 - 16:09 La stigmatisation des malades devient fréquente chez de nombreux concitoyens. En agissant ainsi, on ajoute aux malades plus d’angoisse et de stress pouvant les conduire à d’autres pathologies psychosomatiques. Il suffit d’être infecté par une pathologie quelconque pour que votre entourage immédiat vous taxe de tous les maux du monde, alors qu’il s’agit parfois d’un paludisme passager. On ne le dira jamais assez, la maladie est un état anormal de santé qui peut affecter tout homme à tout moment de sa vie. Les médecins eux-mêmes l’ont toujours dit, « tout homme bien portant est parfois un malade qui s’ignore ». A quoi bon, diable, d’attribuer subjectivement à celui qui est souffrant toutes les pathologies du monde ? Et si la nature humaine est faite ainsi, il y a là une pire irresponsabilité qui ne dit pas son nom. Cette façon de faire est préjudiciable aux mœurs de la santé publique qui demandent de beaucoup assister les malades que de les détester, les rejeter, les stigmatiser ou les diffamer. Le commun des mortels le sait bien, quand une personne est malade, elle perd du poids et son éclat n’est plus le même. Il devient terne, voire en méforme. C’est cette perte de poids qui crée parfois une méforme troublante aux yeux des autres. Il y a donc bien là une diminution de ses fonctions métaboliques qui s’observe par son physique. A peine une année, dès qu’on attrapait une petite grippe saisonnière, on était stigmatisé, pointé du doigt par l’entourage et sur toutes les lèvres, c’était la covid-19, comme si avant, les gens ne tombaient pas malades. Il suffit de tousser deux ou trois fois et souffrir d’une fièvre quelconque pour que le même entourage véhicule : « Tel que je l’ai vu tousser, il doit être tuberculeux ». Ce mensonge peut se propager alors qu’il ne s’agit pas de cela. C’est pour cette raison que certains malades, bien que souffrants, refusent de se livrer à leur entourage à cause, bien sûr, de cette stigmatisation qui prend ces derniers temps une ampleur considérable. Si par hasard quelqu’un du quartier a vu votre famille vous accompagner à l’hôpital, surtout quand vous avez maigri, tout de suite le bruit qui court est que vous souffrez du sida. C’est choquant et révoltant. Ces stigmatisations ont failli pousser à une rixe deux familles, les voisins ayant propagé de fausses nouvelles sur un membre de la famille d’autrui en disant qu’il souffrait de la drépanocytose, alors qu’il n’en était pas question . De tels propos quand ils parviennent aux oreilles du malade lui-même, c’est un vrai dérangement psychologique. Dans ces conditions, le malade se voit comme rejeté par les autres, même par ceux avec qui il y avait une bonne convivialité sociale et une bonne collaboration. Cessons d’agir ainsi car aucune personne ne devrait deviner la maladie dont souffre l’autre. C’est le diagnostic seul qui peut déterminer la pathologie de quelqu’un. Au lieu de stigmatiser les malades, il serait souhaitable d’avoir des gestes d’altruisme et de solidarité envers eux. A bon entendeur, salut !
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |