Tchad : N’Djamena exige le remboursement des 244 millions d’euros engagés au Mali et en CentrafriqueJeudi 1 Août 2013 - 16:00 Les autorités du pays déplorent le fait que la communauté internationale n’ait pas songé à rembourser cette somme, soit environ 160 milliards FCFA « Beaucoup de pays ont été remboursés, et il n’est pas normal que le Tchad ne soit pas remboursé pour des raisons que nous ne connaissons pas », a déclaré le président de l’Assemblée nationale du Tchad. Haroun Kabadi s’exprimait ainsi suite à l’évaluation faite en début de semaine aux députés tchadiens par le ministre des Finances et du Budget, Atteib Doutoum, lors de la séance d’adoption de la loi de finances rectificative 2013. À en croire les autorités tchadiennes, une grande partie des dépenses opérées dans le cadre de l’intervention militaire au Mali était dévolue à l’envoi d’un contingent de 2 000 hommes au nord de ce pays, soutenus par une lourde logistique, avec pour objectif de détruire les groupes djihadistes et stopper leur avancée vers le sud pour le déstabiliser. Le président Idriss Déby Itno a estimé que l’intervention de son pays au Mali était conforme à la demande faite par la Communauté internationale. « Nous avons pris la décision de déployer sur le sol malien un contingent de l’armée nationale tchadienne pour soutenir les efforts de la communauté internationale en vue de la restauration de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République du Mali. Nous avons ainsi agi conformément à la résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant le déploiement de la Mission Internationale de soutien au Mali (Misma), aux appels de l’Union africaine et à la demande expresse en date du 14 Janvier 2013 du président de la République du Mali », a expliqué le chef de l’État tchadien. Pour rappel, notons que l’intervention militaire tchadienne s’est soldée par des pertes en vies humaines dans ses rangs : 39 soldats et officiers ont été tués au combat contre les djihadistes. Cet engagement a eu aussi des conséquences néfastes sur l’économie du Tchad puisque le déficit du budgétaire pour l’année devra formellement se creuser à 401 milliards FCFA (611 millions d’euros). Cette somme devra de ce fait être comblée partiellement par un emprunt auprès de la Guinée équatoriale, une émission d’emprunt obligataire sur le marché financier régional et des apports de liquidité nationaux. Nestor N'Gampoula |