Interview. Fann Atiki: « Le slam est une poésie dite urbaine qui se détache des contraintes de la poésie classique »

Vendredi 21 Avril 2023 - 12:22

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Slameur et romancier, Fann Attiki est coordonnateur de l’association Ateliers du Styl’Oblique Congo qui organise, du 18 au 22 avril, la douzième édition du concours interscolaire de slam. Cette édition vise à faire la promotion du slam en milieu scolaire. Entretien.

 

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Quel a été le thème principal de la douzième édition du concours interscolaire de slam ?

Fann Attiki (F.A.) : Comme lors des précédentes, pour cette douzième édition nous n’avons pas fixé de thème afin de laisser libre cours à l’imagination des candidats. Les restrictions savent être ennemies de l’originalité. Le concours se tient depuis le 18 et 19 avril à l’Institut français du Congo et le 22 avril à l’espace Zola pour les finales.

L.D.B.C.: En tant qu’organisateur, quel est l’objectif que vous voulez atteindre à travers ce concours ?

F.A.: Nous, Styl’Oblique, avons pour objectif de développer, chez les plus jeunes, des aptitudes écrites et orales grâce à une pratique régulière du slam, mais également le sens de l’observation, de l’analyse et de la pensée, et d’infuser en eux la notion de l’exigence, du dépassement de soi, du mérite grâce au caractère compétitif de l’événement. Pour en arriver là, nous investissons dans les écoles et y proposons bénévolement des ateliers de slam qui s’érigent en travaux pratiques du cours de français.

L.D.B.C. : Peut-on savoir les établissements, les classes et différents niveaux concernés ?

F.A. : Je peux citer, entre autres, le lycée de Kintélé, Dom-Helder-Camara, l’Ecole militaire général Leclerc, Sacré-Cœur, La paillote, ACDE plus, la Révolution JEFF School, Joseph Perfection… Nous intéressons les classes de sixième jusqu’en quatrième pour la catégorie collège, et les classes de seconde et première pour la catégorie lycée.

L.D.B.C.: Pour l’ensemble de ces niveaux, combien d’élèves avez-vous retenu ?

F.A.: Pour cette douzième édition, nous avons un total de cent candidats, à raison de quatre candidats par école.

L.D.B.C.: Nous savons tous que le slam c’est parler, conter, raconter, parfois accompagné de quelques notes musicales. Avez-vous choisi un style approprié pour ces élèves ?

F.A.: Pour ce concours, nous mettons un accent sur la qualité du texte, la voix, la présence scénique. Sont prohibées la musique, la chanson, la mise en scène et tout ce qui pourrait servir d’accessoire. Ceci dit, l’événement repose uniquement sur des prestations a cappella.

L.D.B.C.: Comment appréciez–vous la prestation de ces élèves face au public ?

F.A.: Le collège était à l’honneur, de la 6e à la 4e. Je ne cacherai pas ma surprise quant à la qualité des textes déclamés par des enfants de leur niveau. Dom-Helder-Camara, l’Ecole militaire général Leclerc, Sacré-Cœur, La paillote, ACDE Plus, AJD, l’Ecole actuelle, la Révolution, JEFF School, Joseph Perfection nous ont régalés en poésie, profondeur, originalité, émotion.

L.D.B.C.: Qu’avez-vous réservé pour celui qui remportera ce concours ?

F.A.: De nombreux lots. Entre autres, je peux citer un abonnement à Canal box, des bons d’achat à la FNAC d’une valeur de trente mille francs chacun, des fournitures scolaires, une séance d’enregistrement en studio avec diffusion du texte enregistré sur les radios de la place... Nous récompenserons les écoles (chaque école participe en équipe constituée de quatre élèves) ainsi que les meilleurs textes de la compétition dans les deux catégories : collège et lycée.

L.D.B.C.: Quel est le message que vous lancez à tous ceux qui veulent emboîter le pas dans le slam ?

F.A.: Le slam est bien plus qu’une simple discipline artistique. Le pratiquer conduit à faire ressurgir une meilleure version de soi et à exceller dans bien de domaines où se joignent l’écriture, la réflexion et l’oralité. J’invite toute la ville à venir ce 22 avril, à partir de 10 heures, à l’espace Zola (arrêt auto-école, Moungali), pour assister aux grandes finales de ce concours Slam interscolaire, et vivre de ses yeux de quelles écoles sortiront les meilleurs enfants-poètes de Brazzaville. L’entrée est à 1000 FCFA seulement. Spectacle et bon moment garantis.

                                         

Propos recueillis par Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Fann Attiki/DR

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