Les immortelles chansons d’Afrique : « 48 heures » de JB Mpiana

48 heures, c’est le temps de vie qui reste à une jeune fille si jamais elle ne voit pas l’élu de son cœur, le nommé Gérard Mulumba, alias Gécoco. L’absence de ce dernier a détérioré sa santé et, à l’hôpital là où elle est admise, sa mère qui souffre de l’hypertension artérielle est à son chevet. Envahie par la tristesse, la malade craint que sa mère ne soit enterrée avec elle.

 « Gérard oza malili, ngai nazali neige blanche, présence na yo etiyaka ngai en sécurité mon amour. Dans 48 heures, d’après météo, moyi eko ngala très fort, reviens Gérard Mulumba noki te na kolimwa ». Entendez: « Gérard, tu es la fraîcheur et moi la neige, ta présence me met en sécurité mon amour. D’après la météo, dans 48 heures, il y aura un soleil de plomb, reviens Gérard Mulumba sinon je vais fondre ».

A travers cette chanson, l’artiste nous fait savoir que l’absence dans une union est synonyme de l’enfer ou pire, de la mort. Pour lui, la présence de l’autre est une vitamine de l’amour. Il considère que l’un des conjoints qui voyage emporte avec lui le souffle de vie de celui qui reste. Et de fait, sur le point médicinal, il n’existe pas un médicament pour guérir de la solitude.

Cette œuvre est exécutée en forme question-réponse ou chant responsorial. JB Mpiana effectue le lead vocal ; Jules Kibens, Shaï  Ngungue et Afanda assurent le chœur. De temps en temps, Jules Kibens vient renforcer JB Mpiana au chant. La batterie de Titina, les congas de Seguin Bongongo, alias Séguin Mignon, la guitare rythmique d’Albert Kamona, la basse de Kaziangana, dit Sounda bass et la guitare solo de Fi carré ponctuent le rythme rumba sur lequel cette chanson a pour base.

Jean Bedel Mpiana est né le 2 juin 1967 à Kananga, dans la région du Kasaï, en République démocratique Congo. Auteur prolifique, ses titres ont souvent occupé une place de choix dans la discographie congolaise. C’est  avec l’ensemble musical Wengue Musica dont il a été cofondateur avec Didier Massela, Werrason et Alain Makaba que son nom apparaît sur la scène musicale congolaise. Il a livré plusieurs concerts en France, notamment à Bercy, Olympia, Zénith, Elysée Montmartre et Bataclan. Son travail a été récompensé par plusieurs distinctions honorifiques telles que les prix du meilleur chanteur, meilleur artiste, meilleur album et de la meilleure chanson. Parmi ses titres à succès figure « Mulolo » qui, du reste, à mieux fait connaître le groupe Wengue Musica en 1988.